Immobilier : avec le Brexit, les Britanniques achètent davantage en France

Julien Gal 22 Juin 2017 17:40

Selon les derniers chiffres, les Britanniques aiment de plus en plus investir dans l'immobilier français. Le Brexit et l'accession à l'Elysée d'Emmanuel Macron ont accéléré les choses. Dans quelles régions de France et avec quel objectif nos voisins d'Outre-Manche choisissent notre pays ? Explications.

Immobilier : avec le Brexit, les Britanniques achètent davantage en FranceLes Britanniques investissent de plus en plus dans l'immobilier en France

Le nombre d'investissements dans l'immobilier en France de la part des citoyens britanniques a fortement augmenté sur un an. Les sujets de sa majesté, qui jettent principalement leur dévolu sur des maisons secondaires, choisissent généralement certaines régions plutôt que d'autres.

Ainsi, en dehors de Paris où les prix ont explosé, les régions Rhône-Alpes, Aquitaine, Poitou-Charentes, Provence-Alpes-Côte-d'Azur (PACA) ou Bretagne sont très demandées. Les citoyens britanniques s'installent principalement dans ces régions pour l'art de vivre français, les prix de l'immobilier, le coût de la vie en France, nos services de santé, les taux d'intérêts assez bas, mais aussi ... le Brexit !

Le Brexit et Emmanuel Macron, les deux motivations des Britanniques

La première raison qui pousse les Britanniques à investir dans l'immobilier français est certainement l'incertitude politique qui domine en Grande-Bretagne avec le Brexit, notamment suite aux derniers résultats des élections législatives. Les Britanniques, au vu de la situation politique tendue dans leurs pays, préfèrent mettre une option au sein de l'Union Européenne, "au cas où".

Mais la raison purement économique peut également être avancée. L'euro est une monnaie forte et avec le Brexit la livre sterling a connu une dépréciation de 10 %. L'euro est donc désormais une monnaie beaucoup plus sûre pour investir.

Enfin, l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République et la récente majorité absolue que son parti a obtenu à l'Assemblée Nationale ont accéléré les choses. Une fois la tempête Le Pen dépassée, le discours "pro-business" du nouveau président et les promesses de campagne telles que la suppression de l'ISF sur les patrimoines financiers ont convaincu les investisseurs britanniques de poser leurs valises en France.

Cette situation est confirmée par Charles-Marie Jottras, président de Daniel Féau Immobilier, dans le Monde Economie : "La baisse de la livre, le statut fiscal britannique pour les non-domiciliés devenu moins attractif, le Brexit et, surtout, l'effet Macron qui a promis d'exonérer d'impôt sur la fortune les placements financiers, la confiance, le “ouf !" de soulagement après l'élection, les poussent vers la France".

Une demande qui ne cesse d'augmenter

A Paris, la demande britannique en terme d'immobilier a désormais dépassé l'offre proposée. Nos voisins d'Outre-Manche représentent 10% des acheteurs de la capitale et achètent dans des quartiers chics, comme le VIème arrondissement par exemple.

La neuvième édition de l'Observatoire BNP Paribas International Buyers révèle que les Britanniques représentent 36% des transactions françaises réalisées par des non-résidents, soit une augmentation de 6,3% depuis 2015. Des transactions pouvant atteindre jusqu'à 7 millions d'euros.

Ces investisseurs jouent un vrai rôle dans les prix de l'immobilier à Paris, puisque le prix des appartements existants dans la capitale et en Ile-de-France a augmenté de 5,5%, à 8.450 euros le mètre carré au cours des trois premiers mois de 2017.

Les trois principales raisons de cette hausse des prix sont la construction de logements sociaux dans la région francilienne qui a accentué la différence entre parcs libres et parcs privés, le choix d'Anne Hidalgo de produire peu de logements à Paris et les faibles taux d'intérêt de la région.

Les limites de cet engouement affiché

Malgré ces très bons résultats, les Britanniques réfléchissent tout de même souvent à deux fois avant d'investir dans notre pays. Pour exemple, en juin 2016, l'annonce du Brexit a provoqué 28% d'abandons d'achats immobiliers dans la zone euro.

Les études montrent que 7,4 % des citoyens britanniques pensent que le Brexit aura des impacts négatifs sur leurs investissements. Un quart d'entre eux, partis pour investir en France au vu des taux de change et des taux d'intérêt, ont finis par abandonner leurs projets, toujours selon l'Observatoire BNP Paribas.

Il est donc clair que cet engouement immobilier des Britanniques pour la France est important, mais il devra cependant être vérifié sur le long terme. 

La question est aujourd'hui de savoir si Paris doit réguler ou au moins maîtriser les prix de ces logements. Interrogé par le site Atlantico.fr, le maître de conférences à Sciences Po, Pierre-François Gouiffès, rappelle que la Suisse avait pris une mesure radicale pour maîtriser les prix de ses logements : l'interdiction d'achat de biens immobiliers pour les non-résidents.

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