Immobilier : le Crédit Agricole confirme une remontée des taux
Intérrogé par BFM Business, le directeur général du Crédit Agricole a confirmé une remontée moyenne des taux immobiliers de 0,25 point de pourcentage.
Est-ce la fin des taux bas ? Dernièrement, les emprunteurs ont pu bénéficier de taux historiquement bas sur le crédit immobilier. Un environnement particulièrement favorable qui s'est traduit par un record de transactions l'année dernière.
S'il est trop tôt pour se prononcer sur une hausse durable, les taux immobiliers commencent à remonter. C'est ce que confirme Philippe Brassac, directeur général de Crédit Agricole CA au micro de BFM Business
Des taux en hausse de 0,25 point en moyenne
Invité à s'exprimer sur le sujet, Philippe Brassac a abondé dans le sens des courtiers, qui annoncent cette remontée depuis plusieurs jours. Selon lui, cette hausse est imputable, au moins en partie, à la crise du Coronavirus :
"Oui, c'est un fait, les taux ont remonté en moyenne de 0,25% tout en restant historiquement très bas. Mais ils ont bien remonté de 0,25%. Cela s'explique totalement par la remontée des taux de marché puisque depuis le début de la crise, les taux sur les marchés ont monté grosso-modo de 0,75%. Et comme les banques utilisent, dans les ressources qu'elles mobilisent pour le financement des crédits, environ un tiers des ressources du marché, vous prenez un tiers de 0,75 et vous avez l'équation" explique-t-il.
Aucune marge supplémentaire pour les banques
Ainsi, à profil équivalent, un crédit qui était auparavant négocié à 1,2%, par exemple sur 20 ans, est désormais signé à 1,45%. Selon Philippe Bressac, cela ne signifie pas pour autant que les taux vont remonter durablement :
« On a des taux très très bas, ils vont le rester. Mais on a des variations de taux sur les marchés. Par exemple, l'État français empruntait il y a peu à -0,30% maintenant l'Etat emprunte à +0,25%. Donc, il y a eu une augmentation assez sensible pour l'Etat. Au fond, l'emprunteur individuel sur un crédit immobilier a subi une augmentation qui est moins forte que celle de l'Etat français pour prendre cette comparaison".
Néanmoins, le directeur général du Crédit Agricole rappelle également que cette hausse n'est pas un moyen pour les banques de reconstituer leurs marges : « il n'y a aucune marge supplémentaire pour les banques dans cette augmentation », a-t-il garanti.