Immobilier : le gouvernement défavorable à la suspension des loyers pour les particuliers
Alors que plusieurs associations de consommateurs réclament la suspension des loyers pour les particuliers, le gouvernement reste pour le moment inflexible.
Depuis le début de la crise, beaucoup de Français locataires s'inquiètent quant au règlement de leur loyer. En effet, alors que l'Économie est largement à l'arrêt, des milliers de Français se retrouvent au chômage partiel. Ce qui se traduit par une baisse de revenus.
Afin de préserver les locataires, des associations réclament la suspension des loyers pendant la durée de la crise. Une requête à laquelle ne devrait pas répondre favorablement le gouvernement.
Suspendre les loyers pour soutenir les locataires
En début de semaine, l'association de consommateurs CLCV n'hésitait pas à interpeller le gouvernement à ce sujet, à travers un communiqué : « Nous demandons au gouvernement (...) le report et l'échelonnement des loyers pour les locataires ».
Face à l'épidémie actuelle, l'association craint que l'arrêt provisoire de l'activité économique puisse porter un coup très dur à de nombreux locataires subissant une perte de revenus : "De nombreux citoyens sont confrontés au chômage partiel, au licenciement et aux risques de faillites d'entreprises", explique CLCV, « Face à la perte de leurs revenus, de nombreux locataires vont se retrouver sans toit, se mettant en danger ainsi que le reste de la population », poursuit l'association. "D'autres devront s'endetter, les fragilisant davantage une fois la crise passée."
Même son de cloche pour une autre association, la Confédération nationale du logement (CNL). Elle aussi réclame la suspension, puis l'échelonnement des loyers : « L'inquiétude de ne pouvoir payer son loyer" ne doit pas s'ajouter "à celle concernant notre santé et celle de notre entourage", explique l'association dans un récent communiqué.
Alors que le gouvernement a déjà promis de suspendre les loyers pour les petites entreprises en difficulté, les associations souhaitent que la même mesure soit généralisée. Une demande qui laisse sceptiques les professionnels de l'immobilier.
Quid des propriétaires ?
Interrogé à ce sujet par l'AFP, le président de la FNAIM, Jean-Marc Torrollion, estime qu'une telle mesure serait une erreur. Pour lui, cela donnerait un « signal de rupture générale des engagements ». Il appelle à la mesure face à un phénomène qu'il juge « pour l'heure très provisoire ». De plus, il explique qu'une telle mesure pourrait faire porter le poids de la crise sur les propriétaires, qui ne sont pas tous fortunés.
Au niveau gouvernemental, même si l'Union Sociale pour l'habitat (USH), qui rassemble tous les bailleurs sociaux, a promis d'examiner la situation des locataires en difficulté, aucune autre décision n'a été prise pour le moment.
Sollicité par l'AFP, le cabinet du ministre du Logement, Julien Denormandie, a indiqué qu' "il n'y aura pas de moratoire envisagé".
Dans le même temps, le gouvernement a prolongé jusqu'à fin mai la trêve hivernale, qui empêche toute expulsion. Des mesures d'aides viendront également soutenir les finances des particuliers. Cela se traduira par la prise en charge par l'État du chômage partiel des salariés contraints à l'inactivité ainsi que la création d'un fonds de solidarité pour les indépendants.