Immobilier : les négociations se réduisent encore avec la hausse des prix
En ayant atteint son niveau le plus faible à 4,4% selon le baromètre Orpi-Le Figaro immobilier, la ristourne moyenne fait les frais d'une baisse des stocks liée à la hausse des prix.
A Bordeaux, la négociation ne s'élève plus qu'à 2.000 euros pour un 2-pièces de 148.216 euros
Sale temps pour les négociations de biens immobiliers. D'après le récent baromètre Orpi-Le Figaro immobilier, la marge moyenne s'affiche en ce moment même à 4,4%, soit son plus bas niveau depuis sa création il y a deux ans. Dans certaines grandes villes françaises, elle descend encore : 1,7% à Lyon par exemple, 2,2% dans la capitale ou 2,7% à Bordeaux où la ristourne ne s'élève plus qu'à 2.000 euros pour un 2-pièces affiché à 148.216 euros.
Alors que les prix ont tendance à augmenter partout, il semblerait que ce soit la baisse des stocks qui soit à l'origine de la baisse de cette marge. "Avec l'embellie du marché, nos stocks en agences ont baissé de 15 à 20 %, les taux restent attractifs malgré leur remontée", précise Bernard Cadeau, président du réseau Orpi. "Un logement affiché au bon prix trouve preneur en 15 jours dans les villes recherchées. Alors, forcément, il n'y a pas beaucoup de place pour une franche négociation.", ajoute-t-il.
Chez Orpi en effet, le prix d'achat moyen est passé de 202.000 à 204.000 euros. A Bordeaux, cette somme atteint même 224.000 euros alors qu'elle était de 210.000 euros en novembre. A Paris, elle a augmenté de 363.000 à 374.000 euros et à Lyon de 266.000 à 276.000 euros. Des données à retrouver, en détail, dans l'infographie réalisée par Le Figaro immobilier.
Cette remontée des prix n'inquiète pas encore les professionnels de l'immobilier, mais ces derniers estiment que c'est le paramètre à prendre en compte cette année, notamment si la remontée des taux observée reste lente et mesurée, ce qui pourrait avoir tendance à faire déraper les tarifs.
Un contexte électoral qui pourrait changer la donne
Les agents immobiliers sont également prudents vis-à-vis du contexte électoral. S'ils se félicitent de n'avoir connu aucun ralentissement du marché avant le premier tour de l'élection présidentielle, ce dimanche 23 avril, le verdict pourrait changer la donne, en cas de victoire du candidat Jean-Luc Mélenchon ou de la candidate Marine Le Pen notamment.
Pour ce qui est des réformes à adopter en matière de logement, les Français restent dans le flou. Bernard Cadeau explique qu'une "large majorité des Français estiment que ce sujet n'est pas bien traité dans la campagne, et 52 à 54 % d'entre eux trouvent qu'aucun candidat ne l'incarne correctement", et conclut : "Aucune promesse en la matière n'est jamais tenue, pour 8 sondés sur 10."