Immobilier : quelles sont les particularités des jeunes sur le marché francilien ?
En vingt ans, le comportement des jeunes sur le marché immobilier d'Île-de-France a évolué. Grâce à une étude conduite par la Chambre des Notaires de Paris, nous pouvons prendre la mesure des nouvelles pratiques de cette génération.
En 2018, près d'un acquéreur sur deux en Île-de-France avait entre 25 et 39 ans. - © Étienne Beauregard-Riverin
Acheter sa résidence principale est toujours une étape importante dans la vie d'un particulier. En plus de constituer un patrimoine sécurisé, une acquisition peut également être un moyen efficace pour espérer, à l'avenir, profiter d'une plus-value grâce à une éventuelle revente.
Grâce aux données fournies par la base BIEN, traitant sur les transactions immobilières en Île-de-France, nous pouvons mieux connaître, par les statistiques, le profil des jeunes acheteurs (moins de 39 ans), les zones qu'ils privilégient et l'évolution de leur comportement depuis deux décennies.
Des pratiques d'achat qui ne changent pas
Selon l'étude, aucun changement d'ampleur spectaculaire n'est intervenu depuis 1998, du moins, au niveau des pratiques d'achat. Les jeunes acquéreurs continuent de choisir massivement les appartements anciens, tandis que la volonté de s'orienter vers une maison est toujours plus forte à mesure que l'âge augmente.
Pour trouver une véritable différence avec ce qui pouvait se faire à la fin des années 1990, il est nécessaire de se pencher sur la localisation des biens acquis. De ce point de vue, on note que les jeunes sont de moins en moins nombreux à acheter dans la capitale. Alors qu'un tiers des acquéreurs recensés de moins de 25 ans achetait à Paris en 1998, cette proportion n'est que de 10 % aujourd'hui.
Des prix qui augmentent avec l'âge
Au niveau du prix d'achat médian au mètre carré, l'étude montre que, sans surprise, ce dernier tend à augmenter avec l'âge. Une seule exception a été relevée pour les jeunes de moins de 25 ans. Leurs achats dans le neuf sont, en effet, plus chers. L'étude précise néanmoins qu'il s'agit vraisemblablement du fruit de stratégies parentales d'investissement.
On remarque ensuite que les acquisitions à Paris sont très souvent le fait de catégories socio-professionnelles plus favorisées. Ainsi, 95 % de ceux qui achètent dans la ville entre 30 et 34 ans sont cadres. Même constat pour les 25-29 ans, avec plus de 9 acheteurs sur 10 appartenant à une CSP+.
Des logements revendus rapidement
Après s'être intéressé au profil des jeunes acheteurs, l'étude porte ensuite sur celui des vendeurs. Il apparaît déjà qu'une minorité d'entre eux sont dans la tranche d'âge des 25-39 ans, avec seulement 31.830 ventes sur plus de 180.000 en 2018. De façon très logique, les jeunes ont surtout tendance à céder des appartements plutôt que des maisons.
Ce sont d'ailleurs eux qui conservent le moins longtemps leur bien, avec une durée de détention médiane qui augmente avec l'âge des vendeurs, passant de 3 ans pour les 25-29 ans à 9 ans pour les 45-49 ans à Paris.