INFOGRAPHIES. Immobilier : une reprise des transactions encore fragile
Prix en baisse, taux d'intérêt toujours bas, fort rebond des volumes de vente : tous les signaux du marché immobilier ancien sont au vert au premier semestre 2015, selon plusieurs agences immobilières. Mais ce dynamisme ne promet pas d'être durable.
A Marseille, le prix moyen au m² a baissé de 1,2 % sur douze mois selon le réseau Century 21.
À première vue, tout va pour le mieux sur la planète "immobilier". Lors d'une conférence lundi 29 juin, Century 21 a présenté ses bons résultats du premier semestre 2015 sur le marché de l'ancien : des prix en baisse de 2,6 % dans l'Hexagone sur un an, à 2 479 euros/m², une situation que le réseau "n'avait pas vue depuis longtemps".
Baisses un peu moins prononcées du côté des groupes Guy Hoquet, -2,1 % à 2 455 euros/m², et Laforêt (-2,3 %). Sur les six derniers mois toutefois, la correction des prix s'est arrêtée, signe d'un accroissement de la demande. "Il est probable que les prix continuent à remonter légèrement", prévoit le réseau Century 21, qui a déjà constaté une hausse de 1,8 % cette année.
"La province a animé le marché immobilier français"
Mis à part les prix en voie de stabilisation, c'est surtout le fort rebond des volumes de vente qui réjouit les professionnels de l'immobilier. Chez Century 21, les transactions sont en hausse de 15 % par rapport au premier semestre 2014. Même constat chez Guy Hoquet, où les ventes ont progressé de 9,4 % sur la même période, avec plusieurs pics (+18 % en avril et + 20 % en mai).
En effet, sept régions connaissent une augmentation significative des transactions, comme la Lorraine, la Bourgogne, la Franche-Comté ou le Languedoc-Roussillon. "La province a animé le marché immobilier français et retrouve de la vigueur", observe Laurent Vimont, président de Century 21.
Mais la reprise importante des volumes de vente reste "extrêmement fragile", tient-il à rappeler.
En Alsace, la trop forte hausse des prix a eu pour effet immédiat une chute des ventes. Le pouvoir d'achat ne suit pas.
Laurent Vimont
Les taux bas, une « bouffée d'oxygène » pour les ménages
L'embellie dépend aussi beaucoup des taux des crédits. "Restés sous le plafond des 2,50 % tout au long du début d'année, les taux d'emprunt immobiliers ont favorisé la prise de conscience qu'il fallait concrétiser ses projets d'achats aujourd'hui, avant une remontée certaine", analyse Guy Hoquet dans un communiqué.
Pour acheter, tous les leviers sont utilisés : la quotité de financement par l'emprunt augmente pour atteindre 77,6 %, et la durée de remboursement s'allonge (19,7 ans). Ces "bouffées d'oxygène" permettent un retour en force des acquéreurs de moins de 30 ans (leur proportion augmente de 4,1 % sur un an) et des 30-50 ans, qui concrétisent leur projet longtemps mis de côté.
Toutefois, une remontée soudaine et imprévisible des taux, en cas de sortie de la Grèce de la zone euro ou de tout autre incident économique international, entraînerait un nouveau grippage du marché immobilier ancien.
Source : Century 21
