[Interactif] Immobilier : quelles sont les 10 villes les plus chères du monde ?
La 13e étude annuelle de Demographia (International Housing survey), site spécialisé dans les politiques publiques urbaines et les analyses démographiques, révèle la liste des 10 villes les plus chères du monde en se basant sur un ratio qui permet de comparer le prix du logement des villes à l'international.
Hong Kong, ville la plus chère du monde
Ne vous étonnez pas si Paris n'y figure pas. Non pas parce que s'y loger est peu cher, loin de là, mais tout simplement parce que Demographia ne prend pas en compte la France. L'étude se concentre sur 9 pays : L'Australie, le Royaume-Uni, le Canada, Hong-Kong, l'Irlande, le Japon, Singapour, la Nouvelle-Zélande et les Etats-Unis.
Un ratio innovant
Pour effectuer ce classement, Demographia utilise un ratio qui se calcule en divisant le prix moyen de l'immobilier de la ville par le revenu moyen annuel des foyers de cette ville. Si le ratio est inférieur à 3, la ville est considérée comme " abordable ", il y sera donc facile d'y trouver un logement accessible. En revanche, si ce ratio dépasse 5,1, la ville est classée comme " considérablement inabordable ".
Première ville la plus chère du monde, Hong Kong, avec son ratio de 19, est classée la plus " inabordable ". Ce qui en fait une ville aux logements inaccessibles pour une partie de la population. Les trois villes californiennes de San José (5e), Los Angeles (8e) et San Francisco (9e) ont également leur place dans le top 10 avec des ratios compris entre 9,2 et 9,6.
Carte interactive des 10 villes les plus chères du monde
L'étude menée par Demographia permet d'avoir une vue d'ensemble sur le prix de l'immobilier dans le monde. Le ratio permet de faire une comparaison entre les pays en termes de prix du logement et " une comparaison rapide de différents marchés de l'immobiliers " explique le Docteur Oliver Hartwich, directeur exécutif de The New Zeland Initiative (organisation qui mène des études sur l'économie et sur la société Néo-Zélandaise), dans l'introduction de l'étude Demographia.
Même s'il n'est pas parfait car il ne prend pas en compte la taille des biens ou leur qualité de construction, ce ratio est " à ce jour, le meilleur outil que nous ayons pour comparer plusieurs marchés immobiliers de pays différents " complète Oliver Hartwich.
Une étude qui alerte
Le constat est clair : dans des pays comme l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni ou encore les Etats-Unis, " le prix de l'immobilier a atteint des sommets " constate le docteur Hartwich. Il complète : " nous ne devrions pas accepter les prix extrêmement élevés du marché immobilier actuel ".
Ces prix élevés pratiqués ne doivent pas pour autant être interprétés comme le signe du " succès " de ces villes. Les résultats de l'étude sont d'avantage " le signe d'un échec car nous sommes dans l'incapacité de fournir des logements abordables pour des citadins qui en ont désespérément besoin " déclare M.Hartwich.
Un marché de l'immobilier aussi élevé risque d'engendrer des phénomènes sociaux graves selon le docteur " cette sorte de polarisation sociale n'est-elle pas le terrain propice au populisme et aux marques de rancoeurs dont nous sommes les témoins ? " questionne Oliver Hartwich. S'ils n'ont plus les moyens d'habiter la ville, les habitants iront en périphérie, laissant le centre aux plus fortunés.
Le spécialiste explique aussi qu'un loyer élevé représente une charge trop importante pour une personne gagnant un salaire moyen, tout son argent servira alors à financer son logement et cette personne, bien que vivant en ville, ne pourra pas bénéficier des avantages de la vie citadine (restaurants, lieux culturels etc).
Si l'on veut éviter l'exclusion et la " polarisation sociale ", l'enjeu du logement est capital. " Offrir un logement abordable est plus important que jamais " insiste le docteur Oliver Hartwich.
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