Livret A : ce que la hausse du taux va changer pour votre pouvoir d'achat
Selon toute vraisemblance, le taux du livret A devrait être revu à la hausse à partir du 1er février. Simple mirage ou vrai regain de pouvoir d'achat ?
Cela fait plus de 10 ans que le livret A n'avait pas vu son rendement augmenter. Et pourtant, il devrait bien passer de 0,5 à 0,8 %, dès le 1er février. Une nouvelle confirmée successivement par le ministre de l' Économie, Bruno Le Maire et le Premier Ministre, Jean Castex.
Bien sûr, la situation du livret A est un sujet éminemment politique. Ce produit d'épargne est tout de même détenu par 55 millions de Français. En cette période électorale, les Français sont particulièrement attentif à l'avenir de ce livret, qu'ils ont encore largement sollicité durant le confinement.
L'inflation, le nerf de la guerre
Pour autant, l'heure n'est pas aux conclusions hâtives, la remontée de la rémunération du livret A est, en effet, davantage à corréler avec un état de fait indéniable : le retour de l'inflation.
La hausse des prix à la consommation ( +2,8 % sur un an), stimulée par la forte reprise économique post crise sanitaire a forcé la main au gouvernement, qui se voit dans l'obligation de rompre le statu-quo. C'est donc dans l'optique de protéger davantage les épargnants de l'inflation qu'une hausse devrait être actée.
Néanmoins, la hausse annoncée, de 0,5 % à 0,8 % ne devrait pas être suffisante. Le rendement réel du livret A restera négatif, notamment en raison de la politique monétaire de la BCE qui s'emploie à maintenir des taux d'intérêt particulièrement bas afin de stimuler le crédit et l'investissement.
Quelles conséquences pour les épargnants ?
Dans les faits, cette politique pénalise l'épargne dite traditionnelle. En effet, une part importante des fonds placés sur les livrets A est investie en obligations, émises par l'état et les grandes entreprises. La caisse des dépôts doit alors gérer des rendements quasiment nuls et servir la rémunération promise aux épargnants.
Aujourd'hui rien ne semble indiquer un changement de politique de la BCE et les taux bas risque de s'imposer durablement. D'ailleurs, tous les livrets d'épargne populaire sont ainsi logés à la même enseigne, qu'ils s'agissent des livrets réglementés ou de l'assurance vie en fonds euros.
Avec cette politique, la BCE pousse également les épargnants à se tourner vers des produits d'investissements plus risqués. Ces orientations posent aussi le problème de l'accès à certains produits d'épargne et d'investissement pour les épargnants les plus modestes qui ne peuvent plus compter sur les livrets populaires pour faire de belles plus-values..