Logement neuf : seuls les investisseurs tirent les ventes vers le haut
La vente de logements neufs a connu une forte hausse sur les trois premiers mois de l'année grâce au retour des investisseurs, confirmant la reprise du marché immobilier. Mais cette embellie ne se reflète pas encore sur la production de logements ni sur l'accession à la propriété, ont annoncé jeudi les promoteurs.
La vente de logements neufs a connu une forte hausse sur les trois premiers mois de l'année grâce au retour des investisseurs, confirmant la reprise du marché immobilier.
Pour la première fois depuis près de quatre ans, la vente de logements neufs est en hausse sur deux semestres consécutifs. Elle atteint + 10,4 % au premier trimestre 2015 par rapport à la même période de 2014. La Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) s'est félicitée de ces chiffres "proches du niveau de 2011" lors d'une présentation de son Observatoire, jeudi 21 mai.
Au total, ce sont 25 826 logements qui ont été réservés de janvier à mars, principalement au détail. Contrairement aux logements vendus en bloc (-23 %) et aux résidences services (-7,7 %), la vente de logements ordinaires au détail a tiré le marché vers le haut, avec un bond de 20 %.
Déjà au dernier trimestre 2014, les ventes de logements neufs avaient progressé de 12,5%, faisant naître un espoir de reprise dès l'année suivante.
La moitié des logements vendus aux investisseurs
Une reprise qui est bel et bien là, portée par les investisseurs particuliers. En effet, la commercialisation auprès des investisseurs a connu une très forte hausse de 60 %, avec 10 474 logements vendus de janvier à mars, soit presque la moitié (49 %) de l'ensemble des ventes au détail.
"Le dispositif Pinel a redonné confiance aux investisseurs, leur retour est clair", se réjouit François Payelle, président de la FPI. Les ventes aux investisseurs ont été relancées dès le mois de septembre, grâce aux assouplissements apportés au dispositif fiscal Pinel, a-t-il estimé.
Avec la possibilité de louer son bien 6, 9 ou 12 ans et la possibilité de louer à ses ascendants ou descendants, "le gouvernement a envoyé un message rassurant".
La crainte d'une situation de "sous-offre"
Mais le redémarrage des ventes aux investisseurs n'est "que le premier étage de la fusée", a indiqué François Payelle. "Pour consolider ce début de reprise", il faut y ajouter "les deux autres étages" : l'accession à la propriété et la hausse de mises en chantier. Aucun des deux ne parvient à décoller.
Si les ventes repartent mais que les mises en chantier ne suivent pas, nous allons nous retrouver en situation de sous-offre
Alexandra François-Cuxac, présidente de l'Observatoire de la FPI.
Les mises en vente ont progressé timidement de 6,5% au premier trimestre sur un an, un début d'amélioration encore insuffisant. Elles "témoignent du net ralentissement de la construction observé au cours de l'année 2014", dit la FPI.
La primo-accession toujours en panne
Une autre source de blocage inquiète les promoteurs, cette fois du côté des primo-accédants. L'accession à la propriété enregistre un léger recul (-3,3 % au premier trimestre 2015), preuve que les jeunes ménages et les foyers modestes ne reviennent pas sur le marché immobilier.
Un chiffre d'autant plus inquiétant que "les taux d'intérêt restent très bas et que les évolutions récentes du PAS (prêt d'accession sociale, ndlr) auraient dû encourager la primo-accession", constate François Payelle.
Les promoteurs recommandent ainsi d'améliorer l'efficacité du PAS et espèrent une reprise de la production pour pouvoir parler de "vrai succès".