Loi Elan : seuls 10% des logements neufs répondront aux normes d'accessibilité
L'Assemblée nationale a adopté, vendredi dernier, une mesure qui rompt avec le principe d'accessibilité universelle dans la construction neuve. Désormais, les 90% restants seront « adaptables » selon le gouvernement.
Les critiques de la droite comme de la gauche n'auront pas suffi. En effet, les députés ont voté vendredi 1er juin le passage de 100 % à 10 % des logements neufs accessibles aux personnes à mobilité réduite (PMR).
D'abord annoncé lors du premier comité interministériel du handicap du quinquennat, en septembre dernier, ce projet avait suscité de vives réactions de la part des associations représentant les personnes en situation de handicap qui dénonçaient une « grave régression sociale ». Leurs craintes étaient soutenues par des élus de droite et de gauche qui ont manifesté leur inquiétude à l'Assemblée nationale, en vain.
Le 100 % accessible, un excès ?
A contrario, le secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Cohésion des territoires, Julien Denormandie justifie ce changement : « le gouvernement est pleinement mobilisé » pour «la société d'inclusion » et la plupart des logements pourront évoluer tout au long de la vie via des travaux simples, en cas d'accident ou avec le vieillissement notamment ».
Une mesure soutenue par Jean-Christophe Lagarde, coprésident des députés UDI-Agir-Indépendants, qui s'est réjoui d'un retour à « l'équilibre », en expliquant que le 100 % accessible était un « excès ». Tout comme Roland Lescure, président (LREM) de la commission des Affaires économiques, qui soutenait le passage « de la taille unique au sur-mesure ».
Des logements « adaptables »
Ainsi, le reste des logements soit 90 % – devront être adaptables explique Jacques Mézard, le ministre de la Cohésion des territoires à Franceinfo : « ce que nous disons et ce que nous proposons, c'est d'avoir 100 % de logement évolutifs, dont 10 % de logements accessibles", précise-t-il, expliquant que les 90 % de logements évolutifs pourront subir « des travaux les cloisons », une « transformation des baignoires en douches », afin de « suivre l'évolution » de « l'état de santé de la personne, d'un nouvel handicap ou même le vieillissement ».
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