Paris : plus de deux locataires sur cinq payent leur appartement trop cher

Marie Nahmias 03 Novembre 2015 17:00

Une enquête réalisée par l'Association nationale de défense des consommateurs et usagers révèle mardi que 42 % des loyers excèdent le plafond maximum autorisé à Paris.

Paris : plus de deux locataires sur cinq payent leur appartement trop cherL'enquête montre que 42 % des loyers ne sont pas conformes à la loi.

Si vous habitez Paris, il y a de grandes chances pour que vous payiez votre loyer trop cher. Selon une étude menée en octobre dernier par l'Association nationale de défense des consommateurs et usagers (CLCV), plus de deux appartements sur cinq se louent plus cher que le maximum autorisé à Paris, depuis l'encadrement des loyers. L'abus est encore pire lorsque le bien est mis en location directement par un particulier : un appartement sur deux affiche alors un loyer excessif, note l'association.

Pour réaliser cette étude, CLCV a épluché 650 petites annonces publiées sur cinq sites internet différents : seloger.com, fnaim.fr, leboncoin.fr, pap.fr, et century21.fr. Les annonces ont été sélectionnées par l'association sur un "partage équitable" entre locations meublées et vides, et entre professionnels de l'immobilier et propriétaires-bailleurs en gestion directe.

Une perte de 1.758 euros par an pour le locataire

L'enquête montre que 42 % des loyers ne sont pas conformes à la loi et excèdent, en moyenne, de 146,51 euros par mois le montant maximum applicable. Ce qui représente une perte pour le locataire de 1.758 euros en un an.

Pour s'assurer que son loyer est bien encadré, il est préférable pour le futur locataire de passer par une agence, même si le respect du prix n'est, là non plus, pas toujours garanti. Quand la location se fait de particulier à particulier, seules 47 % des annonces sont en règle, contre 70 % en passant par une agence.

Ainsi, 80 % des publications sur century21.fr et 72 % sur seloger.com sont conformes à la législation. En revanche, ce taux chute sur la Fnaim (59 %), pap (53 %) et surtout Le Bon Coin, avec seulement 46 % d'annonces qui respectent la loi.

Au regard de ses obligations, tant légales que déontologiques, l'agent immobilier se doit de refuser toute annonce de ce type

l'Association nationale de défense des consommateurs et usagers

Les petites surfaces sont les plus touchées

Si vous habitez un petit appartement, vous avez plus de chance d'être concerné par ces fraudes. Les abus touchent en effet essentiellement les petites surfaces, où le taux d'annonces conformes à la loi y est le plus faible. Un studio sur deux seulement est en règle, contre 59 % pour les 2 pièces, 66 % pour les 3 pièces et 78 % pour les 4 pièces et plus, a constaté l'association.

Il en va de même lorsque le logement est meublé : seules 52 % des annonces pour ce type de biens sont conformes à la loi, contre 64 % des locations nues. Et le montant du dépassement est de 160 euros en moyenne pour un meublé, contre environ 128 euros pour un logement vide.

"Mieux vaut louer un logement nu assez grand dans le XXe arrondissement par l'intermédiaire d'une agence qu'un petit studio meublé dans le XVIe, géré directement par le bailleur" constate CLCV.

>> Lire aussi : Avec l'encadrement des loyers, un studio sur quatre pourrait être plafonné à Paris

Comment mieux informer les locataires ?

L'association s'inquiète du fait que la contestation du loyer par le locataire auprès de la Commission départementale de conciliation (dont la saisine est gratuite) s'avère "assez délicate", car elle risque d'envenimer dès le départ la relation bailleur/locataire.

Pour une meilleure information des locataires, les annonces doivent préciser le montant du loyer de référence majoré, le nombre de pièces, la localisation géographique. L'information doit être identique sur tous les supports (annonces en vitrine, Internet, papier) et concerner les professionnels comme les particuliers, dit la CLCV, afin que les locataires puissent savoir d'emblée si le loyer proposé respecte la loi ou non.

Depuis le 1er août, à la signature d'un nouveau bail ou lors d'un renouvellement, le loyer d'un logement ne peut dépasser de 20 % un loyer de référence fixé par arrêté préfectoral (selon le nombre de pièces et la période de construction), ni lui être inférieur de 30 %, en vertu de la loi Alur du 24 mars 2014.

>> Retrouvez l'intégralité de l'enquête ici.

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