"Paris fait Paris", le futur appel à projets de la capitale
En février dernier, les 22 lauréats du concours "Réinventer Paris" étaient dévoilés. Forte de son succès, la mairie s'apprête à renouveler l'aventure pour repenser cette fois-ci les "nouvelles piscines, crèches, écoles et autres équipements municipaux".
"Paris fait Paris" est un appel à projets pour repenser les équipements municipaux de la capitale.
On ne change pas une formule gagnante. "Avec "Réinventer Paris", nous avons initié une nouvelle façon de construire la ville. Dans le même esprit, nous lançons "Paris fait Paris", une autre révolution, concernant cette fois les équipements publics", a dévoilé Jean-Louis Missika, adjoint d'Anne Hidalgo, chargé de l'architecture et de l'urbanisme au quotidien Le Journal du Dimanche (JDD).
Elaborée par le Pavillon de l'arsenal, en collaboration avec la Direction du patrimoine et de l'architecture (DPA), le Conseil d'architecture d'urbanisme et de l'environnement (CAUE 75) et Paris & Co, cette opération devrait faire l'objet d'une campagne de communication étudiée à l'occasion du prochain Conseil de Paris, le 7 novembre prochain.
Des économies à la clé
La mairie espère "diminuer de 30% le coût unitaire de chaque équipement, grâce à une sobriété de la conception, à la frugalité énergétique et aux innovations techniques", selon les propos de Jacques Baudrier, adjoint délégué à l'architecture, recueillis par Le JDD. "Il y a 120 grosses opérations de construction ou de rénovation d'équipements publics à Paris, pour un budget de 900 millions d'euros sur la mandature, dont un tiers dans les quartiers populaires. Tous ces projets bénéficieront d'une nouvelle façon de faire de l'architecture", précise Jacques Baudrier.
Si lancer un appel à projet représente des atouts certains pour la municipalité, la méthode est toutefois loin de faire l'unanimité. Seulement une semaine après l'annonce des lauréats du concours "Réinventer Paris", la mairie avait recueilli de vives contestations émanant des professionnels de l'architecture. "La plupart des équipes, il faut le rappeler, n'ont pas été payées ! Des milliers de gens ont travaillé pour rien", dénonçait alors Catherine Jacquot, présidente du Conseil national de l'ordre des architectes (Cnoa).
D'après elle, la ville aurait dû mettre en place "un cahier des charges qui crée des règles et prévoie au moins des défraiements" ou "indemniser elle-même tout ce travail" car la mairie a réalisé "à l'arrivée une très bonne affaire, de l'ordre de 560 millions d'euros !".