Le pessimisme règne sur l'avenir des emplois dans le secteur bancaire
Selon une étude BIPE pour l'Association française des banques, les projections sur l'emploi dans la banque à l'horizon 2025 s'avèrent plutôt alarmistes. Les nouveaux acteurs et les nouvelles habitudes des clients risquent d'accélérer les suppressions d'emplois.
L'étude estime que l'avenir passe davantage par les entreprises que les particuliers.
Les banques vont devoir redoubler d'efforts pour limiter la casse. C'est le sentiment qui ressort de l'étude menée par le cabinet BIPE à la demande de l'Association française des banques (AFB), sur les projections sur l'emploi dans la banque à l'horizon 2020-2025. Le constat est alarmant : disparition de certains métiers et suppressions d'emplois. Pour y faire face, les banques prennent le chemin de l'innovation, pour contrecarrer l'émancipation des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon).
En effet, ces derniers investissent en masse dans les innovations comme l'intelligence artificielle. Cette tendance suppose le remplacement de compétences techniques des chargés de clientèle au profit d'outils techniques plus performants, d'où la suppression de leurs postes. Cette avancée des GAFA pourrait également toucher d'autres métiers comme les juristes "avec la création automatique de documents juridiques et le développement de l'intelligence artificielle", détaille l'étude.
En plus de leurs compétences, les banquiers vont également voir leur nombre évoluer. BIPE chiffre les suppressions de postes dans le secteur à un quart des effectifs dans un scénario pessimiste et 20% dans le meilleur des cas. Il précise d'ailleurs qu'"au total, plus de 42 000 collaborateurs devraient cesser leur activité au titre de la retraite d'ici 2025". Le cabinet tempère ce constat puisque d'autres banques en Europe tablent sur les mêmes pertes.
Miser sur la clientèle professionnelle et d'entreprise pour limiter la casse
Ainsi, pour stopper l'hémorragie, l'étude estime que l'avenir passe davantage par les entreprises que les particuliers. "Quelque soit le scénario, deux segments de clientèles apparaissent comme dynamiques : la clientèle professionnelle et d'entreprises d'une part, la banque privée d'autre part", précise BIPE. Dans ce sens, les métiers d'avenir sont les chargés de clientèle professionnels et entreprises et les conseillers en patrimoine.
Les entreprises resteraient alors des partenaires privilégiés pour les banques, même en cas de scénario catastrophe pour elles, avec la perte de 70% de leurs clients particuliers au profit des GAFA. BIME estime que les dirigeants "favoriseront des relations humaines, inter-personnelles car ils cherchent une relation davantage partenariale". En effet, les établissements bancaires pourraient atteindre les particuliers à travers leurs entreprises en proposant des produits d'assurance ou d'épargne.