Au Portugal, la taxe sur le paysage agace les propriétaires
Le gouvernement portugais vient de publier un décret de loi visant à instaurer une taxe sur la quantité de lumière et la vue dont bénéficie un logement. A l'inverse, les propriétaires d'appartements mal positionnés pourraient payer moins.
Le gouvernement portugais envisage une taxe sur le paysage (Credit photo : JDS Real Estate)
La "taxe soleil". Au Portugal, une maison très lumineuse avec vue sur la mer pourrait coûter cher à son propriétaire. Publié ce mardi, le décret de loi numéro 41 donne au gouvernement la possibilité de mettre en place, au niveau municipal, une taxe foncière proportionnelle à la lumière naturelle qui baigne dans votre logement ou à la vue sur le paysage dont il bénéficie. Cet impôt foncier serait alors en hausse de 10 à 20 % selon The Portugal News.
A l'inverse de ce même principe, les propriétaires d'appartements en rez-de-chaussée, particulièrement exposé au bruit, ou situés face à un cimetière pourront bénéficier d'une diminution de cette taxe foncière, même si elle repose en grande partie, sur un principe simple : moins une maison reçoit de lumière par jour, moins ses occupants ont a payer.
Fernando Rocha Andrade, secrétaire d'état aux Affaires fiscales, justifie cette décision en mettant en avant la volonté du gouvernement de mettre en place une plus grande équité fiscale entre les contribuables. "Cela nous permettra également d'évaluer avec une plus grande précision les variations effectives des prix des logements actuels", a-t-il ajouté.
Un projet "qui ne rime à rien"
Ce décret de loi est vu d'un mauvais oeil en ancienne Lusitanie. A Lisbonne, l'association des propriétaires a affirmé que ces nouvelles variations fiscales se traduiront par des valeurs intolérables. Son prédisent, Luis Menez Leitao, condamne ainsi un projet "qui ne rime à rien. Les propriétaires vont devoir payer un impôt sur quelque chose qui ne génère pas de revenu. Certains n'auront pas les moyens de payer". Il a ajouté que les propriétaires avec d'importantes hypothèques, lorsqu'ils optent pour l'achat d'une maison qu'ils pensent pouvoir se permettre, n'ont pas forcément les moyens de pouvoir faire face à ces augmentations de taxe.
Au Portugal, la plupart des maisons, ont au cours des dernières décennies, été construites pour maximiser l'exposition solaire pour des raisons énergétiques. "Maintenant, nous allons être pénalisés pour avoir fait ce que nous pensions être la meilleure chose à faire ?", se demande João Fonseca, expert immobilier.
A propos de l'impact de ce décret, M. Fonseca met également en avant la subjectivité de l'évaluation qui sera faite dans chaque maison, en affirmant que deux propriétés identiques pourraient être évalués de façon très différente selon les inspecteurs. En effet, chacun aurait sa propre manière de noter la vue d'une maison et la quantité de lumière dont elle bénéficie.
Cette taxe, qui ne devrait s'appliquer qu'aux propriétaires qui ont acheté ou fait estimer leur logement récemment, pourrait toucher une grande partie des habitations du pays. António Frias Marques, le président de l'association nationale des propriétaires, a également affirmé que cette "taxe soleil" connaîtrait plus de hausses que baisses.
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