Propriétaires et locataires : les écarts s'accentuent
Entre 1998 et 2015, les prix de l'immobilier ont augmenté de 135 %, gonflant la fortune des propriétaires tandis que le patrimoine des ménages les moins aisés a reculé.
En 2015, une personne sur sept se situait en dessous du seuil de pauvreté en France. Ce dernier correspond à 60% du revenu médian (50% gagne plus, 50% moins), soit 1.015 euros par mois. C'est ce qu'annonce l'enquête Revenus et patrimoine publiée par l'Insee mardi 5 juin. Ce dernier rappelle que le taux de pauvreté en France est de 14,2 % soit 8,9 millions de Français et demeure l'un des plus bas d'Europe. Mais aussi que les « les inégalités restent stables, à un niveau proche de 2008, alors qu'elles ont augmenté dans les autres pays de l'Union européenne ».
2 000 euros d'épargne
En revanche, ce qui les creuse est la détention d'un patrimoine immobilier selon l'étude. Ainsi, le patrimoine moyen brut (hors dette) d'un ménage atteint 158.000 euros, et a doublé entre 1998 et 2015. Les 10 % les moins bien dotés possèdent moins de 4.300 euros, et seulement 2.000 euros sans les dettes. Alors que les 10% les plus aisés détiennent, eux, plus de 595.700 euros.
Parmi ces derniers, les 1 % les plus fortunés ont un patrimoine de 4,1 millions d'euros (+113 % entre 1998 et 2015) composé de biens professionnels (14 %), d'actifs financiers (25 %), d'assurances-vie et d'actions mais surtout d'immobilier (51 %).
Hausse des prix de la pierre de 133 %
Sur cette même période, l'envolée des prix immobiliers a été de 133 % en euros courants (corrigé de l'inflation), renforçant le patrimoine immobilier des propriétaires. Tandis que celui des 10 % des Français les plus modestes a baissé de 31 %. Ainsi, les locataires d'aujourd'hui sont plus pauvres que dans les années 1990 même si la propriété peut être accessible grâce aux conditions favorables du crédit.
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