Les propriétaires seraient un frein à l'emploi
Selon une étude de l'Insee, une forte proportion de propriétaires augmenterait le nombre de chômeurs.
1,3 point en plus sur le taux de chômage local : c'est le résultat d'une hausse de 10 points de la densité de propriétaires sur un territoire selon une étude de l'Insee. La France n'est pas un cas isolé : d'autres études montrent des résultats similaires, notamment aux Etats-Unis et au Royaume-Uni.
Au premier abord, la mobilité restreinte des propriétaires semble être l'explication de ce résultat : vendre ou mettre en location son logement demeure plus fastidieux que de quitter un logement dont on est locataire. Cependant, l'enquête nous montre que le lien entre le nombre de chômeurs et les propriétaires ne réside pas ici.
Les auteurs expliquent que la faible mobilité des propriétaires réduirait la fluidité du marché immobilier et rendrait le parc de logements tendu : ce qui nuirait à la recherche des demandeurs d'emploi. Ainsi, sur un territoire où les propriétaires sont nombreux, le nombre de chômeurs serait lui aussi élevé car ces derniers ne pourraient pas déménager dans le territoire voulu faute de logements disponibles.
Le bail mobilité comme solution ?
D'après l'Insee, l'emploi semble donc dépendre en partie des propriétaires. Si le nombre de logements est insuffisant, en construire davantage serait une solution. C'est d'ailleurs l'un des buts du projet de loi portant sur l'Evolution du logement et l'aménagement du numérique (loi Elan) qui vise à réformer le droit immobilier. Comme avec le nouveau « bail mobilité » à courte durée qui a été adopté la semaine dernière qui facilite l'accès au logement des personnes en formation, en mission temporaire professionnelle ou encore aux étudiants.
Ce nouveau bail doit faire ses preuves : « C'est un outil intéressant, mais il faudra voir si les propriétaires sont convaincus de son intérêt car aucun dépôt de garantie permettant de couvrir les frais en cas de dégradation n'est prévu » explique Jean-Marc Torrollion, président de la Fnaim, pour Le Monde.