Rachat de crédit : le surendettement en baisse mais davantage d'inquiétudes
En 2018, les Français ont été plus pessimistes à propos de leur situation financière que les années précédentes. En cause, les mensualités qui pèsent dans le budget des particuliers. Pourtant, les nouveaux dossiers de surendettement à la Banque de France sont toujours moins nombreux.
Le surendettement est en baisse en France
Les ménages voient rouge en 2018. En tout cas, un sondage réalisé par TNS Sofres montre que le pessimisme est bien de retour. Cette enquête, réalisée pour la Fédération bancaire française, met en évidence l'inquiétude des emprunteurs vis-à-vis du poids des dettes dans leur budget.
Moins d'un Français sur deux endetté
L'année dernière, selon l'Observatoire des Crédits aux Ménages, 47,8 % des foyers français avaient en charge le remboursement d'au moins un prêt. Cette proportion est identique à celle de 2017, mais bien supérieure à celle de 2016 (46,4 %). Il faut remonter en 2012 – 2013 pour retrouver des chiffres équivalents, et en 2009 pour voir la majorité des Français endettée (50,8 %).
Du côté des crédits à la consommation, c'est un peu plus d'un quart des Français qui sont concerné. En 2018, 26,8 % des ménages détenaient au moins un emprunt de ce type. C'est moins qu'en 2017 (27,2 %) mais plus qu'en 2016 (25,5 %). Quoi qu'il en soit, on reste loin du tiers des ménages endettée, comme c'était le cas avant 2008 (33,8 %). Pourtant, en 2018, les Français ont davantage contracté de nouveaux crédits à la consommation (+ 5,4 %).
Moins de dépenses, plus d'investissements
L'enquête démontre aussi un changement du comportement des emprunteurs. Ces derniers n'utilisent plus de la même manière les fonds alloués. Ceux-ci sont désormais, le plus souvent, utilisés pour des projets « de consommation durable ou d'amélioration des logements ». Par exemple, pour l'achat d'un véhicule, l'équipement de la maison ou bien la réalisation de travaux de rénovation.
Cette tendance se traduit dans les chiffres, car on voit que la proportion des ménages qui utilise les fonds pour des dépenses de consommation courante s'est fortement érodée depuis dix ans. En 2007, elle représentait 5,3 % des ménages (10,2 % du total de ceux endettés). En 2018, il n'y avait plus que 2,8 % des ménages concernés (5,9 % du total de ceux endettés), soit quasiment une réduction de moitié.
Le moral des ménages en berne
Les Français sont devenus plus pessimistes. En 2017, 37,1 % jugeaient que leur situation financière s'était dégradée. Ce chiffre monte à 45,7 % pour l'année 2018, ce qui représente une augmentation de 8,6 points. C'est une évolution significative, puisque cette proportion n'avait pas été aussi importante depuis 2014 (48,2 %).
Dans les détails, pour 2018, 9,8 % jugeaient leur situation financière « nettement dégradée », 35,9 % « un peu dégradée », 41,7 % la trouvaient « stabilisée » et 12,6 % « améliorée ». À noter que 14,7 % des ménages déclarent être à l'aise pour le remboursement des mensualités, tandis que 15,5 % concèdent y arriver difficilement, ou qu'avec des dettes.
Le crédit à la consommation plus sûr que jamais
Paradoxalement, selon les données de la Banque de France, les nouvelles situations de surendettement sont en baisse en 2018 (- 4,4 %). Seulement 91.899 nouveaux dossiers ont été déposés l'an dernier, un niveau comparable à celui de l'année 1990. D'autre part, il n'y a désormais qu'une situation de surendettement sur cinq qui comporte un crédit à la consommation, contre une sur dix en 2011.
Cette donnée prouve l'efficacité de la loi Lagarde de 2010 et de la loi Hamon de 2014, qui offrent aux emprunteurs des outils pour réduire leurs frais. La baisse générale du coût des crédits, ainsi qu'un meilleur encadrement de ces derniers, ont conduit cette pratique à se sécuriser au cours des dernières années. Il ne faut également pas oublier l'amélioration générale de l'économie française. Elle permet aux ménages d'envisager, à nouveau, des projets à long terme.
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