Robindesbank, "pour que le client redevienne maître de son argent"
"Changer le rapport de force" entre banquiers et clients, tel est le credo de Robindesbank. Fondé en novembre 2015, le site fait valoir les droits des particuliers et des entreprises dans leurs démarches pour obtenir réparation auprès des établissements bancaires. Près d'un an après son lancement Vincent Mandon, son fondateur, revient sur le parcours de cette petite structure à grande vocation.
Le site Robindesbank a été fondé en 2015 pour faire valoir les droits des clients auprès de leur banque.
BoursedesCrédits : Pourquoi avoir fondé Robindesbank ?
Vincent Mandon : J'ai travaillé dans l'inspection bancaire au sein d'une grande banque de détail durant plusieurs années et j'ai pu constater qu'il existait de réels problèmes en interne dont le client n'était pas au courant. Quand j'ai quitté le milieu bancaire pour proposer mes services, j'ai constaté qu'il y avait un véritable besoin. Lorsque vous demandez dans votre entourage, si des personnes rencontrent des soucis avec leur banque, vous vous rendez compte qu'absolument tout le monde a une histoire à raconter.
J'ai donc voulu apporter un service aux particuliers et aux entreprises pour qu'ils trouvent les outils et l'accompagnement pour se défendre. Il existe de nombreux leviers d'action en leur faveur dont ils n'ont pas connaissance, pour qu'ils puissent faire face à la pression bancaire.
Pensez-vous que les banques ne remplissent pas leur devoir d'information ?
VM : La banque de détail doit chercher un second souffle, le marché est de plus en plus difficile et très concurrentiel et les établissements bancaires ont besoin de créer des frais. Le problème c'est que le client ne voit pas les services rendus en échange de ces frais. Je suis attristé quand je vois que les banques peuvent prendre un euro sur votre compte bancaire et que personne ne dit rien. Si je prends un euro dans votre poche, vous allez réagir. Et bien c'est la même chose. Il est important de ne pas oublier que la banque de détail est un commerçant, donc tout se négocie.
Je ne suis pas un "anti-banques" mais il est vrai qu'aujourd'hui elles ont perdu la confiance des particuliers. La vocation de Robindesbank est d'agir pour que le client redevienne maître de son argent.
Pour quels types de problèmes les particuliers font-ils appel à vous ?
VM : Les crédits à la consommation, les successions, les frais bancaires, les assurances-vie en déshérence... C'est très varié, on fait du sur-mesure car chaque personne a des besoins différents. Après avoir fait un diagnostic, on donne aux gens le moyen de changer le rapport de force. Aujourd'hui, tout un réseau d'experts travaille avec nous sur le territoire français, ce type de service n'existe nulle part ailleurs.
Concrètement, on propose un formulaire téléchargeable gratuitement sur notre site, mais également de suivre le client jusqu'à ce que son conflit soit résolu. Lorsqu'on prend le dossier d'une personne, c'est qu'on sait qu'on va gagner, c'est pour ça qu'on procède en prélevant un "success fee". Autrement dit, une fois que le processus est terminé et que le client est satisfait, on prend un pourcentage sur ce qu'il a réussi à récupérer auprès de l'établissement.
L'indépendance de Robindesbank est-elle un gage de confiance pour les clients désabusés ?
VM : Un cabinet d'avocats a voulu nous racheter, mais nous avons refusé car l'indépendance est très importante pour Robindesbank. De même si l'on commence à mettre de la pub sur notre site, les particuliers ne vont plus s'y retrouver. Or, ils doivent rester au centre de toute notre procédure. Pour continuer à nous développer et pouvoir embaucher, nous allons prochainement réaliser une levée de fonds, très certainement grâce à une campagne de crowdfunding.
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