Ces services gratuits que vont désormais vous facturer les banques
Nouveaux services facturés, généralisation des frais de tenue de compte. Les banques françaises ont en grande majorité augmenté leurs tarifs pour 2015. Une situation que dénonce l'association de consommateurs CLCV.
Les banques françaises ont en grande majorité augmenté leurs tarifs pour 2015
« Si la Société Générale me facture des frais de compte cette année, je changerai de banque. Je ne vois pas pourquoi je paierai des frais en plus » assure jeudi 15 janvier à Paris, Anne Reine-Claude Mader, présidente de l'association de consommateurs CLCV lors de la conférence de presse de présentation de l'enquête tarification bancaire 2015 réalisée par l'association.
Des services facturés qui se généralisent pourtant dans une grande partie des établissements bancaires. Alors que l'inflation s'affiche à tout juste 0,1% en ce début d'année 2015, les banques elles, augmentent leur prix de 1% en moyenne dès le mois de février selon leurs dernières conditions tarifaires. Sur les 3000 services facturés parmi les 140 établissements bancaires passés au crible par l'étude, 800 sont en hausse et seulement 100 en baisse.
De nouveaux services facturés par les banques
Les banques ont ainsi tendance selon l'association de consommateurs, à reporter la baisse des frais de certains services sur d'autres. Parmi les hausses les plus frappantes, la CLCV critique l'augmentation du coût moyen des cartes bancaires et la hausse des frais pour incidents non réglementés.
Mais l'association assiste surtout à une « généralisation des frais de tenue de compte ». Des frais difficiles à justifier selon l'association. « On ne sait pas à quoi cela correspond. Il n'y a pas de détails sur les services correspondants » dénonce Sandrine Perrois coordinatrice de l'étude 2015 de la CLCV sur les tarifs bancaires. En 2015, 104 établissements affichent ainsi des frais de tenue de compte, compte 95 l'année précédente.
Autre tendance dénoncée par l'association, la création de frais sur des services qui n'existaient pas auparavant, ou la facturation de prestations autrefois gratuites. « Les banques ont par exemple mis en place des frais pour participer aux votes lors des assemblées générales » détaille Jean-François Filliatre Co-auteur de l'étude.
« Les consommateurs ne doivent pas rester assujettis à leur établissement traditionnel. Les tarifs changent tous les ans. Ils doivent donc faire l'effort de comparer les prix » poursuit-il. Problème, « éplucher les tarifs bancaires est extrêmement compliqué pour le consommateur lambda », qui choisit donc souvent par défaut de rester dans son établissement.
Des tarifs qui varient fortement
Dans le détail, certaines banques du réseau classique sortent leur épingle du jeu selon l'association. Les écarts de prix d'une banque à une autre peuvent être très importants, de 1 à 4. Les disparités entre caisses régionales d'une même banque sont aussi à relever. Des résultats qui « confirment qu'il convient de faire jouer la concurrence tant les écarts de prix sont importants » d'une banque à l'autre, souligne la CLCV.
Trois banques ainsi tiennent le haut du classement : le LCL comme lors de la précédente étude est en première place, suivit de BNP Paribas et du Crédit Coopératif. En queue de peloton, l'on y retrouve des banques qui se positionnent plus haut de gamme pour justifier leurs prix. Parmi celles-ci, Barclays, la Banque Marze, la Banque de Savoie ou la Banque Dupuy de Parseval. A noter les mauvaises prestations tarifaires de grands établissements comme le CIC ou le Crédit du Nord.
Des tarifs qui peuvent varier au sein d'une même banque selon les caisses régionales. Pour plus de détails, le CLCV a mis à disposition sur son site internet le classement des banques dans chaque région.
Les banques en ligne restent les moins chères
Pour trouver les tarifs les plus compétitifs, il faut cette année encore se tourner vers les banques en ligne qui affichent de loin les tarifs les plus bas. En moyenne, un client déboursera, selon son profil de consommation, de 8,20 euros à 46,58 euros par an dans les banques en ligne, contre 66,32 euros à 209,84 euros pour les banques classiques.
« Les banques en ligne ont toutefois du mal à gagner de nouvelles parts de marché » déplore Jean-François Filliatre. « Passer complètement dans le virtuel pose problème à beaucoup de personnes. Les agences en dur restent rassurantes ». Les consommateurs sont toutefois « moins réticents qu'auparavant à aller vers la banque en ligne » estime Reine-Claude Mader.
Point négatif, ces tarifs attrayants sont souvent soumis à conditions. « Dans certaines banques en ligne, il faut un montant minimum d'épargne, de revenus ou de versements mensuels » note la juriste Sandrine Perrois. « Le client doit chercher la banque la plus adaptée à son profil et à ses besoins » rappelle Anne Reine-Claude Mader, présidente de l'association.
La CLCV analyse cependant un changement dans le paysage bancaire français. Une évolution qui impacte les comportements, essentiellement des jeunes consommateurs. « Les établissements traditionnels tentent de modifier la relation entre le client et sa banque. Elles transfèrent de nombreux nouveaux clients vers leurs filiales en ligne, comme c'est le cas avec BNP Paribas et Hello Bank. »
Le but, organiser le futur modèle bancaire en fermant massivement des agences physiques afin de réduire les coûts. « Les agences sont et seront de plus en plus déshumanisées » prévoit Jean-François Filliatre.