Suppression de la taxe d'habitation : les maires contre la volonté d'Emmanuel Macron

Hugo Eugene 01 Juin 2017 16:26

L'Association des maires de France demande au nouveau président de la République de maintenir la taxe d'habitation et ainsi d'abandonner un engagement "qui ne tient pas dans le temps".

Suppression de la taxe d'habitation : les maires contre la volonté d'Emmanuel MacronLa suppression de la taxe d'habitation fait des vagues

En promettant d'exonérer la taxe d'habitation pour 80% des ménages lors de sa campagne pour l'élection présidentielle, Emmanuel Macron ne s'attendait peut-être pas à faire autant de vagues. En effet, les maires de France ne veulent pas entendre parler de cette mesure qui pourrait bénéficier à 18 millions de ménages si elle était mise en place entre 2018 et 2020, et ils le font savoir.

Philippe Laurent, secrétaire général de l'Association des maires de France (AMF) estime ainsi, dans une tribune publiée dans le journal Le Monde, que "cette proposition de suppression reste teintée de démagogie, sachant que 42% des foyers fiscaux bénéficient déjà d'allégements voire d'exonération de cet impôt".

Ce qu'affirme M. Laurent est vrai, puisque 4 millions de locataires et propriétaires assujettis (sur un total de 27 millions), sont déjà exonérés de cette taxe d'habitation. D'autre part, 3,8 millions de ménages profitent toujours d'abattements spécifiques. Le Figaro va plus loin, et explique que la règle censée induire une ristourne fiscale pour les foyers dont les revenus se situent en dessous des 3,6% de la facture, profiterait à 9,6 millions de foyers supplémentaires.

"Un marché de dupes"

"Ce type d'engagement de l'État ne tient pas dans le temps. La première année, le montant couvre totalement les pertes puis, peu à peu, celui-ci s'effiloche", estime le maire UDI de Sceaux, pas convaincu, comme les 35.528 autres maires de l'AMF, par cette promesse devant compenser un manque à gagner de dix milliards d'euros. "C'est un marché de dupes, l'État ne compensera pas du tout les compétences qu'il transfère aux collectivités", avait dénoncé Anne Hidalgo début mars, partageant ainsi la critique.

Conscients que la taxe d'habitation est un impôt "impopulaire", les maires de France, qui n'ont jamais caché leurs inquiétudes vis-à-vis de cette réforme, préfèrent un texte "visant à rendre les bases d'imposition plus justes" à la suppression. Philippe Laurent souligne que cette réforme "est en passe d'aboutir après expérimentation et d'être mise en application. Laissons-lui sa chance. Il est légitime que chaque habitant contribue aux charges communes. Dire aux gens de ne plus payer d'impôt du tout, c'est aussi nier leur qualité de citoyen responsable".

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