Taux bas : faut-il emprunter sans complexe ?
Au vu de la conjoncture actuelle, les taux bas semblent particulièrement avantager les emprunteurs. Simple écran de fumée ou véritable opportunité pour les ménages ?
Actuellement, pas un jour ne se passe sans que l'on entende parler d'une nouvelle baisse du taux immobilier. Que ce soit la BCE, la FED ou plus simplement les différents organismes financiers, la tendance est à une baisse généralisée des taux d'intérêt afin de combattre une situation économique jugée globalement assez morose. Dans ce contexte, il n'est pas étonnant de voir les ménages se ruer vers les banques pour obtenir le meilleur taux.
Bien que cet état de fait ne soit pas forcément accueilli avec le plus grand enthousiasme par les banques, la donne est tout autre pour les ménages. Jamais ou presque contracter un crédit ne s'est avéré si peu onéreux. Cela veut-il dire que les ménages doivent contracter des prêts sans complexe ?
Le moment ou jamais pour emprunter ?
Pour rappel, en juillet, les taux moyens étaient ainsi de 0,96% sur 15 ans, de 1,14% sur 20 ans et de 1,37% sur 25 ans, soit un taux moyen de 1.20% toutes durées de prêt confondues en juillet 2019. Il faut également rappeler que la BCE n'a pas fermé la porte à une nouvelle baisse des taux en septembre.
source : Observatoire Crédit-logement/CSA
Une situation qui doit inciter les ménages à contracter plus de crédit. En effet, le niveau du taux du crédit immobilier est actuellement inférieur à l'inflation. Concrètement, cela signifie qu'il est possible de gagner du pouvoir d'achat en s'endettant pour un achat immobilier.
La conjoncture devrait donc inciter les Français à emprunter davantage. D'autant plus que le crédit immobilier est un prêt à taux fixe, une fois contracté, il restera gravé dans le marbre pendant toute la durée de détention du prêt. Il devient alors plus rentable d'emprunter plutôt que de piocher dans son épargne.
Peu de risques pour les emprunteurs ?
Ainsi, la période semble particulièrement propice à un achat immobilier pour les ménages. Pour résumer, du côté des bonnes nouvelles : ils peuvent emprunter plus facilement et à moindre coût, les banques consentent à des conditions exceptionnelles dans l'octroi des prêts et s'ouvrent ainsi à des profils d'ordinaire moins attractifs.
Autre avantage, les taux ne devraient pas remonter avant 2020, les emprunteurs n'ont pas besoin de se précipiter pour réaliser leur prêt. Ils peuvent ainsi construire un projet fiable et négocier les meilleurs taux.
Pourquoi les taux immobiliers ne sont-ils pas prêts de remonter ? https://t.co/BWzhKZOrMN vous explique tout ! pic.twitter.com/4BqnjaitiX
- BoursedesCrédits (@BOURSEDCREDITS) August 13, 2019
Pourtant quelques bémols viennent nuancer une situation sur le papier idyllique pour l'emprunteur. En effet, cette baisse des taux est accompagnée par une augmentation assez conséquente de la durée de l'emprunt ainsi que d'une importante hausse des prix.
Bien que les taux bas poussent les ménages à s'endetter, cette baisse a également un impact négatif sur l'épargne. Un critère d'autant plus important que les Français sont plutôt de nature prudente.
Quid des banques ?
Pour les banques, la problématique semble légèrement différente. Premièrement, elles doivent faire face à une très forte hausse de la demande. Dans ce contexte, les banques commencent à être saturées. Le traitement des dossiers étant assez long, le délai d'octroi du prêt s'allonge.
Dans ce contexte, les banques peuvent se montrer plus sélectives lors de la sélection des dossiers. À savoir, favoriser les dossiers les plus attractifs et qui offrent une meilleure rentabilité. Pour l'emprunteur, se tourner vers un courtier en crédit immobilier peut ainsi faire gagner un temps précieux dans lorsque l'on cherche à obtenir un prêt immobilier.
Baisse des taux FED
InfogramLes petites banques peuvent également souffrir de la situation. En effet, depuis la crise de 2008, le secteur bancaire doit déjà affronter de nombreuses mutations. Notamment, faire face à une digitalisation qui pousse les acteurs financiers à changer leur mode de fonctionnement.
Déjà fortement impactées par une réglementation plus stricte et l'arrivée des Fintech, la baisse des taux rime avec une baisse de la rentabilité qui pourrait s'avérer fatale pour les banques les plus modestes. Souvent cantonnées à une seule activité, elles ne peuvent pas, à l'inverse des grandes banques, tenter d'activer d'autres leviers pour augmenter leurs revenus...