Les ventes sur le marché des forêts ont augmenté l'année dernière en France
Ce compartiment spécifique du marché du foncier rural français a connu une hausse de plus de 5% du nombre d'acquisitions, laquelle n'a pas été compensée par une éventuelle inflation. Pourtant, cette augmentation cache en réalité de nombreuses disparités à plusieurs niveaux sur le marché des forêts.
Les acquisitions par des entités collectives ont connu une forte hausse l'année dernière sur le marché des forêts en France.
L'Indicateur 2018 du marché des forêts en France vient d'être rendu public. Ce rapport annuel est mené conjointement par la Société forestière qui est le principal gestionnaire français d'actifs forestiers privés avec la Société d'aménagement foncier et d'établissement rural (Safer) gérée par les ministères de l'agriculture et de l'économie et des finances afin d'oeuvrer pour un marché foncier transparent.
Si le prix moyen des forêts françaises a à peine bougé (+0,2% à 4.110 euros l'hectare), les nombreuses ventes de petites surfaces forestières, inférieures à 10 hectares, ont participé à une augmentation des acquisitions de l'ordre de 5,5%, permettant ainsi une progression de plus de 3,3% de la valeur du marché des forêts. En revanche, cette dernière qui vaut désormais un milliard et demi d'euros a été bien moins soutenue par les ventes de grandes parcelles, supérieures à 100 hectares, qui comptabilisent 80 transactions annuelles depuis 2015.
Des acquéreurs plus collectifs qu'individuels
En effet, les personnes morales privées qu'elles soient agricoles, forestières ou institutionnelles ont vu leurs acquisitions augmenté de presque 15% sur le marché des grandes forêts. Ces acquisitions représentent désormais près de 50.000 hectares, c'est-à-dire un peu moins de 40% de la surface totale du marché, un pourcentage exceptionnellement au-dessus de celui des particuliers non agricoles. De même, les Groupements fonciers forestiers (GFF), qui sont des sociétés civiles, deviennent de plus en plus courants grâce à leur rentabilité moyenne variant de 2 à 3% et profitant de la revalorisation annuelle de 1% appliquée aux forêts.
Ce phénomène s'explique notamment par le fait que sur les 3,5 millions de Français ayant une surface forestière une grande majorité ne peuvent pas la vendre car trop petites : en général la taille de celle-ci oscille entre un demi et trois hectares. Dès lors, la largeur de la fourchette des prix pour les transactions se justifie facilement puisque dans neuf cas sur dix le prix de l'hectare se situe entre 630 et 12.200 euros. Cette grande variance est due aux différences de qualité des biens en question mais aussi à leur localisation géographique.
>> Pour aller plus loin : Les prix du foncier rural ont augmenté l'année dernière