VIDEO. Les professionnels de l'immobilier disent « stop à la folie réglementaire »
L'Union des syndicats de l'immobilier a appelé les professionnels du secteur à se réunir mercredi 18 mars à Paris. Elle réclame une simplification des réglementations et une stabilité fiscale en matière de logement.
L'Unis manifestait à Paris
En costard cravate, le président de l'Unis (Union des syndicats de l'immobilier), Christophe Tanay, s'improvise chauffeur de salle sur l'esplanade des Invalides. Sous le soleil parisien, certains scandent timidement "trop de lois, on se noie", mais les quelque 200 professionnels de l'immobilier, peu nombreux, restent frileux. Et pour cause, depuis la création du syndicat en 2009, c'est la toute première manifestation des adhérents. La profession n'est pas habituée à ce genre d'exercice.
Sans surprise, c'est la loi Alur, de l'ex-ministre du Logement Cécile Duflot, qui les a fait descendre dans la rue. La loi de trop, « la goutte d'eau qui a fait déborder le vase », selon une manifestante.
Agents immobiliers et syndics dénoncent entre autres l'accumulation de normes et de diagnostics. Résultat, la charge de travail s'alourdit et la liste des documents à fournir aux clients s'allonge.
« Entre le moment où nous recevons un client et le moment où l'on s'apprête à signer la promesse de vente, il y a parfois des mois qui s'écoulent. Et ça, c'est inadmissible », explique Karine Azoulay, agent immobilier dans le 9e arrondissement de Paris.
« Le choc de simplification promis s'est transformé en choc de complication »
Les revendications de l'Unis se résument en quelques mots : une simplification des réglementations. Karine Azoulay ajoute : « On ne peut plus conseiller correctement nos clients car la réglementation change tout le temps. Le choc de simplification que nous avait promis notre Président Hollande s'est transformé en choc de complication réel ».
Les yeux rivés sur sa fiche, Christophe Tanay énumère les lois majeures qui se sont succédé depuis 2000 : Scellier, Borloo, Châtel, Boutin, Duflot, Pinel, etc. 15 ans, et presque autant de ministres qui ont touché, détricoté et ajouté des réglementations sur le logement.
« Certaines sont contradictoires entre elles, nous n'avons pas le temps de les assimiler et elles sont surtout de plus en plus mal rédigées », déplore-t-il.
Un moratoire sur l'encadrement des loyers
Les syndics de copropriété et les loyers sont aussi au coeur des autres attentes de l'Unis. Parmi elles, le syndicat demande de « sécuriser le contrat de syndic », une stabilité fiscale pour les investisseurs et un moratoire sur l'encadrement des loyers.
« L'Olap (l'Observatoire des loyers de l'agglomération parisienne, ndlr) n'a pas les données suffisantes pour respecter les critères de la loi. Nous, les professionnels, nous les avons. Le moratoire permettrait de travailler main dans la main », précise Christophe Tanay. Un message qui sera peut-être entendu par le gouvernement. Après la manifestation, une délégation de l'Unis a été reçue par le ministère du Logement.