La ville de Barcelone intensifie sa lutte contre les locations Airbnb illégales
La mairie de Barcelone continue la guerre menée contre les locations touristiques illégales. Elle a infligé 30.000 euros d'amende à 234 loueurs et a annoncé la fermeture de 250 logements non autorisés.
La ville catalane oblige les plateformes à ne publier que les annonces de bailleurs respectant les obligations légales.
Après Berlin, Barcelone devient le nouveau fer de lance du mouvement anti-Airbnb. En effet, la maire de la ville, Ada Colau, a annoncé la fermeture de 254 meublés loués sans autorisation à des touristes et une amende de 30.000 euros à 134 loueurs.
Ada Colau, ex-porte-parole d'une association pour le droit au logement, proche du parti de gauche Podemos, est devenu le symbole du mouvement anti-Airbnb. Depuis son élection, elle a mis en place des moyens de répression contre les particuliers qui louent un appartement sans détenir de licence de location, obligatoire dans la ville.
"En un mois de fonctionnement, les nouveaux moyens du plan ont permis de gagner en efficacité dans la détection et l'inspection des appartements sans licence", s'est-elle félicitée la semaine passée dans un communiqué de presse. "L'équipe d'inspecteurs, qui a été renforcée de huit nouveaux membres, a fait 512 inspections qui ont abouti à 22 ordres de fermetures" d'appartements en location.
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Des amendes dissuasives jusqu'à 600.000 euros
Ainsi, pour les 234 appartements loués illégalement, les propriétaires ont écopé chacun d'une amende de 30.000 euros pour leur infraction. L'effet du montant de l'amende est vu comme un moyen de dissuasion. De plus, pour ceux qui ont une licence de location mais qui ne respectent pas les règles obligatoires de publication d'annonces, ont écopé d'une amende de 3.000 euros.
Barcelone n'est pas à son coup d'essai. La ville catalane oblige les plateformes à ne publier que les annonces de bailleurs respectant les obligations légales. En infraction, Airbnb et Abritel avaient déjà écopé (en décembre 2015) d'une amende de 30.000 euros chacune. Aujourd'hui, les efforts continuent et "il a été décidé que dans le cas d'annonceurs récidivistes, les sanctions iront jusqu'à 600.000 euros", a précisé la mairie.
Une possibilité de dénoncer les appartements douteux sur un site internet
En revanche, la question posée par ces décisions repose sur les futurs litiges. Les juges devront trancher sur des questions de droit de propriété. Ainsi, à Berlin, la justice a accordé (la semaine dernière) une exception à l'interdiction d'Airbnb : les propriétaires de résidences secondaires peuvent louer leurs logements. Par ailleurs, en France, un amendement à la loi Alur, proposé par les députés, a été jugé juridiquement invalide sur l'accord préalable de la copropriété pour louer.
Barcelone n'est pas encore confronté au problème et la ville compte sur les habitants dans son combat contre les logements non autorisés, à l'image de la ville de Berlin. Ainsi, le site internet de la mairie comporte désormais un outil pour vérifier si un appartement dispose d'une licence de location ou non. Officiellement, il a été mis en place pour les futurs locataires mais il risque d'être utilisé à d'autres fins d'ici peu.
En outre, sur ce même outil, il est possible de trouver un onglet "Collabore". Le site internet précise : "Si tu penses que dans ton bâtiment, il y a des logements à usage touristique sans licence, PREVIENS NOUS". Ada Colau s'est félicitée de cette nouveauté puisque "nous avons déjà reçu 375 plaintes" en un mois. Ces plaintes reçues concernent essentiellement des nuisances sonores la nuit, l'augmentation du prix des loyers sous l'effet de ces locations aux touristes. Les Catalans voient donc ces mesures instaurées dans leur ville d'un bon oeil.