La ville de Paris de nouveau en guerre contre les dérives d'Airbnb
La mairie de Paris a lancé ce mardi matin une nouvelle opération pour lutter contre les meublés touristiques illégaux. C'est au tour des 1er et 6e arrondissements de la capitale d'être contrôlé.
Les amendes pour les propriétaires qui ne respectent pas leurs obligations pourraient passer de 10.000 à 25.000 euros
Paris, première ville d'Airbnb, n'a pas fini de traquer les propriétaires peu scrupuleux. En mai dernier déjà, les locations touristiques illégales faisaient l'objet d'une opération coup de poing dans les 3e et 4e arrondissements de Paris. Cette fois-ci, les contrôleurs de la direction du logement et de l'habitat vont passer au crible les 1er et 6e arrondissements, a révélé France Bleue dans la matinée.
La municipalité souhaite ainsi dénicher les propriétaires qui ne respectent pas les règles du jeu. En ne déclarant pas leur bien en location ou en le louant plus de 120 jours par an, sans proposer une surface équivalente dans le même secteur sur le marché de la location "classique", ils s'exposent à des sanctions.
Les pouvoirs publics veulent à tout prix éviter que la capitale ne succombe aux dérives de sites tels que d'Airbnb, comme c'est le cas sur l'Il-Saint-Louis. Selon une étude de l'Association pour un Hébergement et un Tourisme Professionnel (AhTop), 17% des logements de l'île sont proposés en location «collaborative ». Sur les 214 immeubles qu'elle comprend 134 "abritent au moins un appartement Airbnb ou assimilé".
Plus de contrôleurs et des amendes plus élevées
Pour Ian Brossat, adjoint (PCF) chargé du logement, la capitale doit mettre fin au comportement de ces "multipropriétaires". Ils transforment, selon lui, "leurs logements en meublés touristiques, véritables machines à cash, qui sont autant d'appartement qui manqueront aux Parisiens".
Avec les Maires du 1er et du 6e pour lancer une vaste opération de contrôle des meublés touristiques illégaux. pic.twitter.com/oBQYqHCIYo
- Ian Brossat (@IanBrossat) 12 Janvier 2016
"Nous n'avons rien contre les particuliers qui louent leur appartement quelques jours lorsqu'ils partent en week-end ou en vacances. Mais lorsqu'un propriétaire loue 3,4 ou 5 appartements exclusivement à des touristes, on n'est plus dans l'économie du partage on est dans l'économie de prédation", explique-t-il interrogé par France Bleue.
Pour mener à bien ce combat la ville de Paris a prévu d'augmenter le nombre de ses contrôleurs spécialisés, ils passeraient ainsi 15 à 20 agents. La mairie souhaiterait également que l'amende encourue par les propriétaires qui enfreignent la loi augmente et passe de 10.000 euros à 25.000 euros.
Lors de son inspection dans le quartier du Marais, il y a quelques mois, la municipalité avait inspecté pas moins de 1.868 immeubles et relevé 101 infractions présumées.