7,4 millions de nouveaux crédits ont été contractés en 2016
Selon le 29ème rapport de l'Observatoire des crédits aux ménages, moins d'un ménage français sur deux a eu recours au crédit en 2016 malgré un environnement propice aux emprunts avec la pratique de taux bas. Mais le moral des ménages et les conditions de crédit se sont eux, nettement améliorés.
2016: 7,4 millions de crédits contractés
2016, une année dynamique
La part des ménages détenant des crédits a quasiment stagné, diminuant de 46,5 % à 46,4% en 2016 selon l'Observatoire des Crédits aux Ménages, atteignant le taux le plus bas depuis 1980. En dépit de cela, la demande de crédits à la consommation a augmenté en 2016. Le nombre de ménages ayant contracté un nouveau crédit s'étant élevé à 7,8%. Cette tendance s'illustre également en ce qui concerne les crédits immobiliers avec une augmentation de 4 % du nombre de ménages ayant contracté un nouveau crédit.
" Avec 7,4 millions de ménages ayant contracté un nouveau crédit (6,6 millions, un crédit à la consommation et 1,2 million, un crédit immobilier) ", 2016 a été une " année remarquable en raison du dynamisme de la demande et de l'offre bancaire " constate Michel Mouillart, professeur d'économie à l'Université Paris Ouest.
En 2016, le taux de détention de crédit immobilier est de 30,7% contre 30,2% en 2015, soit une augmentation de 0,5 point. Selon le professeur Mouillard, cet accroissement s'explique par " une progression rapide du taux de détention des crédits à l'accession à la propriété ".
Si le taux de détention de crédit immobilier a augmenté en 2016, ce n'est pas le cas du taux de détention de crédit à la consommation. Il est passé de 26,0% en 2015 à 25,5 % en 2016. Cette baisse " s'explique principalement par le repli des prêts obtenus auprès de la famille et des amis. Alors que la part des ménages qui contractent des crédits à la consommation directement auprès d'une banque ou d'un organisme de crédit s'est maintenue " explique le professeur d'économie.
Une utilisation plus prudente de ces crédits
Depuis la crise de 2008, l'usage des crédits contractés par les ménages a changé. Leur comportement est plus sage. Ces crédits sont d'avantages consacrés au financement de biens de consommation durable. Bien sûr, ils les utilisent encore pour " améliorer leurs conditions de vie et pour financer des projets patrimoniaux " avance Michel Mouillart.
Mais ils ont par contre " allégé leur usage des crédits à la consommation pour financer des dépenses de consommation courante ", ce qui illustre la tendance à la prudence des ménages. Cet usage plus raisonné du crédit, qu'il soit immobilier ou de consommation, s'effectue sur de plus courtes durées et se veut plus renouvelable.
De l'optimisme pour 2017
Depuis 2015, les ménages constatent une amélioration de leur situation financière. Ce sentiment s'est accru en 2016: selon une étude menée par l'Observatoire des crédits aux ménages, 11,9 % considèrent qu'elle s'est améliorée (contre 9,6 % en 2014).
Le poids de leurs charges de remboursement continue à s'alléger. Ainsi, 49,2 % de ménages le considèrent comme supportable ou très supportable, contre 48,4% en 2015.
A fin 2016, 5,4 % des ménages comptaient contracter un crédit immobilier au cours des prochains mois. Un chiffre qui devrait progresser en 2017, cela " confirmant le dynamisme de la demande qui se constate depuis deux années " explique M.Mouillart.
Leurs intentions en ce qui concerne les crédits à la consommation, sont moins prometteuses : " elles illustrent simplement le recentrage de l'usage de ces crédits sur le financement de la consommation durable " selon le professeur d'économie.
En dépit de cela, " les taux de détention de crédits devraient se redresser en 2017 " complète-il.
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