Assurance emprunteur : une compagnie refuse d'assurer une rescapée des attentats de Paris
Interrogée par le "Magazine de la santé", diffusé sur France 5, une victime des attentats de Paris affirme s'être vu refuser une assurance emprunteur à cause de son état de stress post-traumatique.
Une compagnie d'assurance est en droit de refuser d'assurer des personnes en état de stress post-traumatique
Présente au Bataclan, Laurence n'a pas été blessée le soir du 13 novembre. Elle ressort en revanche comme beaucoup de victimes en état de choc. Quelques temps après, la jeune femme décide de concrétiser l'achat d'un premier appartement. Lorsqu'elle entame les démarches pour assurer son prêt immobilier, souscrit avant les attentats, la jeune femme doit remplir le questionnaire de santé demandé par l'assureur.
Cette dernière les informe sur sa situation actuelle et son suivi psychologique, mais la déclaration pose problème à la compagnie qui lui refuse sa demande. Pour justifier ce refus, l'assureur explique dans un courrier que sa décision "est motivée par l'état de stress post-traumatique".
Au micro du "Magasine de la santé", Laurence raconte qu'elle aurait souhaité "une visite médicale" ou "un bilan psychologique du médecin de conseil". Cependant, "rien de tout cela n'est arrivé. On dit non à vos projets, vous avez l'impression que vous n'allez jamais vous en sortir, jamais vous en remettre", regrette Laurence.
L'assureur est dans son droit
Ce genre de refus est "malheureusement légal", selon maître Philippe Assor, avocat spécialisé dans le droit des victimes, interrogé par France 5. "La loi ne permet pas de contraindre une compagnie d'assurance d'accepter de vous assurer", poursuit-il. En effet, les assureurs considèrent les personnes blessées psychiquement comme des "personnes à risques" et craignent par exemple qu'elles ne se suicident ou deviennent dépressives.
Selon l'emission, après le tournage du reportage, l'assureur aurait recontacté Laurence pour lui proposer une "renégociation". La jeune femme ne sait pas encore si elle acceptera l'offre.
