Assurance emprunteur et loi Bourquin : quelles pertes pour les banques ?
Avec l'entrée en vigueur de l'amendement Bourquin en ce qui concerne la libéralisation de l'assurance emprunteur notamment, les banques vont devoir se mettre en ordre de bataille.
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C'est une question qui ne viendrait pas forcément à l'esprit d'un emprunteur. Pourtant, avec la validation définitive par le Conseil constitutionnel de l'amendement Bourquin en ce qui concerne la libéralisation de la résiliation de tous les contrats d'assurance de prêt immobilier, le manque à gagner est gros pour les établissements bancaires qui devraient notamment perdre des clients.
Résilier son contrat d'assurance emprunteur pour en souscrire un moins cher et avec plus de garanties ? L'idée a de quoi séduire. Selon une étude réalisée par le cabinet de conseil Accenture, l'assurance de prêt immobilier représente en moyenne 10% du produit net bancaire pour une banque de détail. Le risque se porte ainsi sur deux milliards de primes, soit près d'un milliard de produit net bancaire. Considérable.
Comment les banques vont répondre aux départs des clients "stratégiques" ?
Et si les établissements bancaires s'apprêtent à perdre des clients, ce sont notamment les profils considérés comme "stratégiques", qui sont les plus susceptibles de changer d'assureur : "Les clients en bonne santé, âgés de moins de 40 ans, appartenant au segment patrimonial et qui ont un capital important à assurer. Ces derniers représentent un tiers du marché capté par les banques. Pour eux, le gain de pouvoir d'achat moyen serait de 10 euros par mois. Dans la téléphonie, c'est un gain non-négligeable", précise Fabrice Gardette, responsable de l'assurance chez Accenture, aux Echos.
En plus du resserrement de leurs marges et la perte de clients, les banques vont également devoir faire face à une baisse du niveau de garanties sur leur portefeuille de contrats d'assurance emprunteur "groupe", 25% des clients considérés comme risqués ou trop âgés ne pouvant alors plus négocier leur contrat d'assurance de prêt immobilier.
Grosse perte d'attractivité donc pour les organismes financiers, qui vont devoir se restreindre à des gestes commerciaux, à une amélioration de leur expérience client ou encore la proposition de contre-offres plus alléchantes. Les garanties et les services devront également être modifiés pour résister à une concurrence des plus féroces qui va surtout profiter aux emprunteurs !