Assurance-vie : l'AFER amorce sa révolution
Par la voix de son président, Gérard Bekerman, l'AFER (Association Française d'Épargne et de Retraite) a annoncé une refonte de sa politique tarifaire, à partir du 1er septembre 2019. Elle entend désormais s'aligner sur les tarifs pratiqués par les distributeurs internet.
L'heure est à la révolution du côté de l'AFER. La principale association française d'épargnants a choisi de passer à l'offensive. En effet, elle a décidé de revoir en profondeur sa politique tarifaire. Forte de ses 755 000 adhérents, l'AFER n'entend pas s'arrêter en si bon chemin et espère attirer encore plus de clients.
Lutter contre les distributeurs internet
À travers cette nouvelle stratégie, l'AFER compte une nouvelle fois se présenter comme un acteur particulièrement actif sur le marché de l'assurance-vie.
C'est lors de son assemblée générale, qui s'est déroulée le mardi 25 juin, que Gérard Bekerman a affirmé la nouvelle direction que prendra l'association à partir du 1er septembre, avec en ligne de mire, les tarifs proposés par les distributeurs internet : « Pour la première fois, nous allons vers une quasi-gratuité. Nous serons, à ma connaissance, les seuls à proposer un modèle de tarification qui se rapproche de celui des distributeurs Internet tout en apportant le service de nos 2.000 conseillers Afer »
Alors que les distributeurs internet ont, depuis longtemps, fait de leurs grilles tarifaires un argument de vente, l'AFER entend bien rattraper son retard. Elle espère ainsi tirer son épingle du jeu dans un secteur de plus en plus concurrentiel depuis l'arrivée du digital.
Vers une nouvelle tarification
Dans les faits, l'AFER proposera à ses adhérents une tarification beaucoup plus attractive sur son contrat d'assurance-vie.
Ainsi, sa résolution, adoptée à 95 % par les adhérents, prévoit notamment de rendre gratuits les frais d'arbitrages et les frais de versement sur les supports en unités de compte. Les frais de versement sur le support en euros cantonné de l'AFER, qui est assuré par Aviva, sont quant à eux réduits à 0,5 % (contre 2 %). En compensation de cette baisse, les frais de gestion financière des unités de compte augmentent de 0.35 point de pourcentage. Bien que l'AFER assure qu'ils restent « à un coût qui demeurera l'un des plus compétitifs du marché », cela demeure une mauvaise nouvelle. En effet, sur le long terme, ce sont bien ces frais de gestion qui pénalisent la performance d'un contrat d'assurance-vie.
L'AFER a également annoncé le référencement de trackers (ou ETF) dans son offre financière. Un tracker est un fonds indiciel côté en bourse. En clair, un ETF cherche à suivre le plus fidèlement possible l'évolution d'un indice boursier, à la hausse comme à la baisse.
Les ETF sont des fonds d'investissement émis par des sociétés de gestion et agréés. Ils offrent un large choix d'investissement vous permettant de diversifier vos placements. Les frais sont moins élevés que ceux des fonds actions traditionnels et gérés plus activement.En somme, cette annonce est un message fort de la part de l'AFER. En effet, jusqu'ici, les trackers sont très peu référencés car peu rémunérateurs pour le distributeur du contrat.
Alors simple effet d'annonce ou véritable coup de force ? À travers ces déclarations, l'association a en tout cas montré que le litige qui l'opposait à près de 50 000 de ses adhérents est bel et bien derrière elle.
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