Assurance-vie : enfin comprendre le fonds euro-croissance
De plus en plus mis en avant par le ministère de l'Economie et des Finances, l'euro-croissance se présente comme la réponse aux taux bas en matière d'assurance-vie. Mais à quoi fait véritablement référence ce terme obscur pour la plupart des épargnants ?
Le nouveau fonds euro-croissance est entré en vigueur ce 1er janvier.
Lancé en 2014, le fonds euro-croissance propose une alternative au fonds en euros et aux unités de compte. Son but serait d'augmenter les rendements de l'épargnant - face aux taux trop bas du fonds en euros - mais aussi de le rassurer (par opposition aux unités de compte). Sa popularité pâtit cependant de sa complexité et de son manque de lisibilité. Et il peine à s'imposer.
Le fonds « euro-croissance », c'est quoi ?
Le fonds euro-croissance souhaite proposer en même temps sécurité et profit pour l'assurance-vie, grâce à un engagement sur le long terme. Il propose des taux plus élevés tout en garantissant la sécurité de la mise initiale (appelée « garantie de capital à terme »).
Avec un fonds euro-croissance, l'épargnant n'a pas facilement accès à son capital avant la fin de l'échéance contractuelle, sous peine de ne pas toucher la totalité de sa garantie. Cet engagement dure au minimum 8 ans (et peut aller jusqu'à 30 ans). Ce temps imparti permet au prestataire d'investir avec plus de marge, d'aisance et de bénéfices. En cas d'erreur, ce délai lui permet de récupérer le capital perdu.
Le succès d'un placement euro-croissance reposerait donc sur deux piliers : la patience du particulier et l'habilité du prestataire. Pour l'instant, tout semble clair. Et c'est là que tout se complique.
Deux fonds euro-croissance ?
À l'image de son grand frère, le fonds en euros, l'euro-croissance doit garantir une restitution totale de la mise initiale du particulier. Si ce n'est pas le cas, la Fédération française de l'assurance recommande de ne pas utiliser le terme euro-croissance mais « fonds croissance ». Cependant, on confond souvent les deux, alors que le fonds croissance ne garantit qu'une restitution partielle (fixée entre 80 % et 100 %) de cette mise initiale.
Ce pourcentage protégé, que l'on appelle provision mathématique, est placé en sécurité. Son taux de rendement est fixe : il est déterminé par le taux en vigueur lors du placement. Jusqu'à présent, celui-ci variait également d'assureur en assureur. Cela vaut tant pour les placements en fonds croissance qu'euro-croissance.
Dans le cas du « fonds croissance », le restant du capital est investi dans des actions plus risquées, notamment auprès des PME (Petites et Moyennes Entreprises). Les retours de ces actions sont le plus souvent supérieurs, mais sans garantie. On appelle ce produit une provision de diversification.
L'euro-croissance 2020
Entre la loi Pacte du 22 mai et l'arrêté du 26 décembre en 2019, le fonctionnement de ces fonds a subi quelques modifications, entrées en vigueur le 1er janvier. Ces mesures visent avant tout à en simplifier la lecture et la dynamique.
Les assurés pourront désormais connaître le rendement de leur épargne à tout moment. La lecture fusionnera provisions mathématiques et diversifiées. La première sera exprimée en euros et la seconde en parts. Ils auront également pouvoir de décision sur la durée de leur contrat.
Le taux de rendement du capital assuré, qui variait de prestataire en prestataire, devrait être unifié pour tous les épargnants. Il dépendrait à présent du temps de souscription et non pas du moment auquel celle-ci a été réalisée. Une prime de fidélité sera désormais proposée pour les investissements plus longs. Son taux sera bonifié. Il reste cependant à définir comment ce taux sera calculé.
Enfin, pour limiter les risques de perte, l'assureur ne pourra prélever plus de 15 % de la provision mathématique.