Assurance vie : très forte décollecte en mars
En mars, l'assurance vie a connu son plus important mouvement de décollecte depuis 2011 selon les chiffres provisoires de la Fédération Française de l'Assurance (FFA) .
« Les Français épargnent beaucoup plus avec la crise ». Voici une affirmation que l'on entend beaucoup depuis le début du confinement. Pourtant, elle ne semble pas s'appliquer à tous les produits d'épargne. Si le Livret A ou le LDDS ont l'air de pleinement bénéficier de la crise, la donne est tout autre pour le placement préféré des Français, l'assurance vie.
En mars, selon les chiffres de la Fédération Française de l'Assurance (FFA), publiés ce mercredi, l'assurance vie vient de connaître un mouvement de décollecte qui a atteint 2,2 milliards d'euros. Il faut remonter au deuxième semestre de 2011, année particulièrement mauvaise pour l'assurance vie, pour retrouver des niveaux de décollecte aussi élevés.
Une première depuis décembre 2018
Ainsi, en l'espace d'un mois, l'assurance vie encaisse donc un véritable choc. Il s'agit de la première décollecte depuis décembre 2018. À l'époque, elle avait atteint 700 millions d'euros.
En février, la collecte avait déjà été divisée par plus de deux par rapport à l'année précédente. Néanmoins, elle s'élevait encore à 1,5 milliard d'euros juste avant la chute des marchés financiers causés par l'épidémie du Covid-19.
Une décollecte de 2,2 milliards d'euros
Ainsi, en mars, les sommes versées par les épargnants sur leur assurance vie ont atteint 9 milliards d'euros, contre 12,3 milliards un an plus tôt. Dans le même temps, les sommes retirées ont progressé à 11,2 milliards d'euros, contre 10 milliards en 2019.
Une décollecte qui atteint donc 2,2 milliards d'euros contre une collecte nette de 2,3 milliards d'euros en mars 2019.
Plus globalement, sur le premier trimestre, la collecte nette s'établit ainsi à 100 millions d'euros alors qu'elle atteignait 7,6 milliards d'euros sur la même période en 2019. Entre janvier et mars, 32,2 milliards d'euros ont été retirés des contrats contre 29,9 milliards l'an dernier.
Un environnement particulièrement pénalisant
Concrètement, cette situation est liée aux difficultés que rencontrent les compagnies lorsqu'il s'agit de faire fructifier l'épargne et les primes d'assurances versées par leurs clients. Cela s'explique par un environnement de taux très bas, voire négatif qui pénalise fortement les compagnies.
Un environnement d'autant plus pénalisant pour les contrats d'assurance vie en fonds euros. C'est pour cela que dernièrement, de nombreuses compagnies ont décidé d'orienter leurs clients vers les contrats en « unités de compte » (UC) dont le capital n'est pas garanti, mais qui se révèlent potentiellement plus rémunérateurs, mais aussi plus risqués.
Cela s'est traduit par une augmentation de ce type de contrat, puisqu'au premier trimestre les supports en unités de compte ont ainsi représenté 11,6 milliards, soit 36 % des cotisations contre 23% l'an dernier à la même période.