Les assurances se lancent sur le marché de la voiture autonome
Allianz France vient d'annoncer le lancement d'une offre d'assurance pour les voitures semi-autonomes. Les assureurs espèrent baisser le coût des sinistres à l'aide des technologies inclues dans ces véhicules.
Cette première offre tricolore concernera les voitures semi-autonomes selon certains critères.
Les assureurs roulent sur l'arrivée des véhicules, conduisant à la place des conducteurs. Ainsi, Allianz France vient de lancer une offre pour les propriétaires de véhicules semi-autonomes, une première en France. En juin, le courtier britannique Adrian Flux avait annoncé la première offre d'assurance spécifique pour les voitures autonomes mais au Royaume-Uni.
Cette première offre tricolore concernera les voitures semi-autonomes selon certains critères. Il faudra que les véhicules soient au moins dotés d'un système de freinage d'urgence, d'un dispositif de parking automatique ou d'un régulateur de vitesse adaptatif permettant de garder ses distances de sécurité.
L'espérance d'une réduction des coûts des sinistres pour les assureurs
Allianz France tente ici "d'anticiper et encourager cette évolution technologique". L'assureur propose une réduction de 25% sur la prime d'assurance pour les souscripteurs de cette offre. Ce rabais n'est pas anodin puisque 90% des accidents de la route sont aujourd'hui causés par une erreur humaine. De ce fait, le développement de cette technologie pourrait modifier cette tendance.
"En France, la proportion d'accidents se produisant à petite vitesse en centre-ville est très importante. Les systèmes de freinage d'urgence à moins de 50 kilomètre-heure peuvent permettre d'éviter ces sinistres ou d'atténuer leur gravité", explique François Nédey, directeur technique assurance de biens et responsabilités d'Allianz France, aux Echos.
"Si on ne tient pas compte des coûts de réparation, qui vont augmenter du fait de toute la technologie embarquée à bord de ces véhicules, le freinage d'urgence peut entrainer une baisse de la sinistralité de l'ordre de 30% à 80%, par exemple", avance-t-il, selon des études menées par le centre de recherche d'Allianz en Allemagne. Néanmoins, il conçoit que ces technologies ne sont pas sans risque et peuvent être perturbées par la météo.
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Une projection sur le long terme avec les voitures totalement autonomes
L'offre d'Allianz France est proposée sur internet depuis cette semaine et comptabilise déjà 2.000 souscriptions. L'assureur s'installe aujourd'hui sur le marché et espère devenir le numéro un, même si aujourd'hui le nombre de véhicules semi-autonomes est encore minime en France. "Selon nos estimations, entre 15.000 et 30.000 véhicules roulant en France, et entre 3% et 4% des voitures vendues, disposent de l'un de ces trois dispositifs. Mais ce marché peut tout à fait exploser quand on se rendra compte de leur impact en termes de sécurité", affirme François Nédey.
En outre, les assureurs se préparent également pour l'arrivée future des voitures totalement autonomes, qui pourrait totalement chambouler le marché de l'assurance auto. "Même si cela peut paraître lointain, sans doute à l'horizon de quelques décennies, il ne serait pas responsable de ne pas s'y préparer. C'est pour cela que nous sommes en train de faire pivoter notre modèle et de nous diversifier davantage", explique Pascal Demurger, directeur général de la Maif, un des leaders de l'assurance auto dans l'hexagone.
De l'autre côté de la Manche, l'assureur Axa s'est lancé, avec des acteurs d'horizons divers, dans deux projets soutenus par le gouvernement sur les voitures autonomes. Un nouveau signe que le marché n'est encore qu'à ses prémices.
- Allianz France (@allianzfrance) 8 août 2016
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