Et si les réseaux sociaux permettaient de lutter contre la fraude à l'assurance ?

Jacques-Olivier Busi 10 Août 2016 16:32

Les réseaux sociaux peuvent permettre de démasquer des fraudes par l'intermédiaire des publications des fraudeurs. Des similitudes plutôt suspectes entre des contrats sont identifiées à l'aide du Big Data.

Et si les réseaux sociaux permettaient de lutter contre la fraude à l'assurance ?L'ensemble des réseaux sociaux est passé au peigne fin et les photos, statuts ou vidéos constituent autant de preuves pour les assureurs.

Une situation quelconque : deux véhicules sont impliqués dans un accident, les automobilistes déclarent le sinistre à leur assureur. Or, l'assureur découvre qu'ils sont amis en regardant les profils Facebook des deux protagonistes, alors qu'ils avaient déclaré ne pas se connaître.

"Lorsque nous avons un doute, nous pouvons consulter les données publiques en ligne, par exemple pour vérifier le lien entre deux personnes", précise François Nédey, directeur technique des assurances de biens et responsabilités d'Allianz France, aux Echos.

Ce réflexe est issu des pratiques anglo-saxonnes, qui utilisent le Big Data comme source d'informations sur ses assurés. Ainsi, Aviva a réussi à faire condamner un individu qui s'était pris en photo et l'avait posté sur Twitter au cours d'un semi-marathon, alors qu'il venait d'être indemnisé pour des blessures au dos après un accident de voiture. "C'est une preuve que le fraudeur lui-même ne peut pas contester", assure Catherine Burt, directrice nationale de la lutte contre la fraude dans le cabinet juridique DAC Beachcroft, au Guardian.

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Un cadre légal strict pour le recours aux données en ligne en France

Les réseaux sociaux "offrent un récit en temps réel des activités de chacun. Ce que les assureurs font, c'est rechercher des anomalies dans les déclarations, des choses qui ne concordent pas", explique Mark Allen, responsable de la fraude à l'Association des assureurs britanniques.

L'ensemble des réseaux sociaux est passé au peigne fin et les photos, statuts ou vidéos constituent autant de preuves pour les assureurs. Néanmoins en France, le recours aux données en ligne est soumis à un cadre légal, géré par la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil). "Seul le traitement manuel des données en ligne est autorisé. Nous n'avons pas le droit de faire un traitement automatique des données nominatives en ligne, ni de les stocker", souligne François Nédey.

Le Big Data, arme contre la fraude organisée

Mais les réseaux sociaux se révèlent inefficaces dans les cas de fraude organisée. Ainsi, les assureurs comme Allianz France se tournent alors vers le Big Data, l'ensemble des données stockées sur une base numérique.  Plusieurs contrats pris individuellement ne semblent pas suspects lorsqu'un sinistre touche ces biens assurés. Or, le Big Data permet de repérer des similitudes troublantes en traitant automatiquement sa propre base de données.

"Nous recherchons des schémas qui se répètent à travers la France. Des souscriptions similaires, à un moment donné, dans une période courte", précise François Nédey. A la suite de ces recherches, les contrats suspects feront l'objet d'une surveillance accrue. En cas de sinistre, une enquête sera automatiquement mise en place.

Ce sont ici des techniques qui s'adaptent aux nouveaux comportements des fraudeurs, car "avec internet et ses nouvelles façons d'assurer, il y a de plus en plus de brèches pour la fraude", souligne François Nédey.

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