Les banques françaises se montrent généreuses en octroi de crédits aux entreprises
La Banque Centrale Européenne (BCE) a publié mardi son enquête trimestrielle sur l'état des conditions d'octroi de prêt des banques aux entreprises. Il en ressort qu'au sein des pays de la zone euro, les établissements bancaires français ont particulièrement assoupli leurs conditions pour accorder des crédits aux entreprises emprunteuses.
Le montant actuel de l'encours des crédits octroyés par les banques françaises aux entreprises n'est pas loin des 1.000 milliards d'euros.
Un chiffre illustre bien cette tendance des banques en France vis-à-vis des entreprises en ce début d'année : l'écart entre la part des banques ayant durci leurs critères et la part de celles qui les ayant assouplis est deux fois plus négatif pour les établissements français que celui de la moyenne de la zone euro, à -18% contre 8%.
De ce fait, l'encours des crédits a sensiblement augmenté lors des deux premiers mois de 2018 avec une évolution positive de 5,5% sur un an pour dépasser la barre des 950 milliards d'euros d'après les chiffres de la Banque de France. Si cette hausse de l'encours des crédits accordé aux entreprises par les banques françaises est globale, elle ne concerne néanmoins pas équitablement les entreprises. En effet, l'augmentation de l'octroi de crédits en janvier et février varie en fonction la taille des entreprises. Elle est autour de 3 ou 4% pour les PME mais beaucoup plus faible pour les TPE par exemple.
Une tendance qui profite d'une conjoncture économique favorable mais pas forcément durable
En réalité, si les banques françaises sont moins réticentes qu'auparavant à octroyer ces crédits aux entreprises, c'est grâce à l'embellie globale de l'économie française dont la croissance frôle actuellement les 2%. Dans un tel contexte, les banques ont plus confiance dans le degré de solvabilité des emprunteurs et cela vaut aussi bien pour les entreprises que pour les particuliers à leur échelle dont l'accès aux crédits immobiliers ou aux prêts à la consommation est facilité.
Cependant, alors que les entreprises emprunteuses ont pu bénéficier du « resserrement des marges de banques sur les crédits standards » selon Les Échos, les autorités de stabilité financière se méfient d'un éventuel risque d'endettement des entreprises à terme. Et pour cause, la croissance moyenne de la zone euro est également de 2%, pourtant les banques des autres pays membres de la zone monétaire n'ont pas autant assoupli leurs critères d'octroi de crédits aux entreprises. Ainsi, il a été envisagé l'application de mesures dites « macroprudentielles » afin de limiter ce regain d'accords de prêts par les banques, surtout aux grandes entreprises en France.
