Les banques toujours aussi frileuses vis-à-vis des cryptomonnaies
Bien que la législation évolue, notamment à travers la loi PACTE, certaines banques semblent toujours éprouver des difficultés lorsqu'il s'agit de faire confiance aux utilisateurs de cryptomonnaies. C'est en tout cas ce que révèle un sondage réalisé par l'AssoCrypto.fr.
Malgré des avancées législatives, les banques se montrent particulièrement frileuses vis-à-vis des cryptomonnaies
2020, année de la cryptomonnaie ? La tendance semblait se dessiner à travers des projets comme le Libra de Facebook ou la future cryptomonnaie chinoise. Pourtant, il semblerait que le chemin soit encore long.
En France, malgré les récentes dispositions de la loi PACTE, censées rassurer davantage les établissements financiers grâce à un contrôle accru, de nombreuses banques se montrent encore particulièrement réticentes face aux cryptoactifs. C'est en tout cas ce que révèle un sondage intitulé « les usagers des cryptomonnaies et leurs banques » réalisé sur le premier semestre 2019 par le site spécialisé AssoCrypto.fr.
Des banques pénalement responsables
Ainsi, le sondage révèle de nombreuses difficultés pour les usagers de cryptomonnaie aussi bien lorsqu'il s'agit d'acquérir des cryptoactifs (virement vers les plateformes d'échanges, paiement via cartes bancaires etc..) que lorsqu'il s'agit de transférer des fonds (virement depuis une plateforme).
En effet, les cryptomonnaies comme le Bitcoin pâtissent encore d'une réputation sulfureuse qui réside principalement dans le fait que la traçabilité de ce type d'actifs est très difficile. Pour rappel, le Bitcoin est fréquemment utilisé lors des achats sur le DarkWeb ou dans des processus de blanchiment d'argent.
Un sujet d'autant plus sensible qu'en cas d'activité illicite, la direction d'une banque locale peut être tenue pénalement responsable. Certaines banques choisissent ainsi de faire signer des décharges de responsabilité à leurs clients. Cependant, cela n'assure pas aux clients une instruction efficace de leurs dossiers : « Leurs dossiers peuvent souvent attendre des semaines avant de se débloquer... et parfois ils ne le sont jamais", explique à Capital Quentin de Beauchesne, président de l'AssoCryptoFR.
De grandes disparités de traitement selon les banques
Le sondage mené par l'AssoCrypto.fr révèle ainsi des politiques qui peuvent être diamétralement opposées en matière de cryptomonnaie. Alors qu'une néo-banque comme N26 semble être particulièrement ouverte la question peut être plus controversée du côté des banques traditionnelles.
Source : AssoCrypto.fr
Par exemple, des banques comme le Crédit Agricole, la Banque postale ou la BNP Paribas ne sont pas particulièrement friantes de ce type d'opérations. Elles apparaissent ainsi en bas du classement dressé par l'AssoCrypto.fr. À contrario, la Société Générale et son réseau, comprenant également le Crédit du Nord et la Banque en ligne Boursorama, semble plus ouverte sur le sujet.
Globalement, le sondage révèle une position plus favorable de la part des banques en ligne. AxaBanque pointe ainsi à la première place des banques les plus tolérantes. On retrouve également en haut du classement des banques comme Fortuneo, ING ou Hello Bank. En résumé, Parmi les 10 banques les moins réticentes sur le sujet, 6 sont des banques en ligne.
Selon l'AMF, 55 millions d'euros de fraudes aux cryptomonnaies ont été déclarées par des particuliers en 2018. Un chiffre qui serait largement sous-estimé par le fait que de nombreux particuliers ne déclarent pas leurs pertes. Une preuve supplémentaire que la démocratisation de la cryptomonnaie n'est peut-être pas pour demain...