Un banquier surendetté détourne 200.000 euros dans les comptes clients
Ce mardi, un ancien banquier de 44 ans a été condamné pour avoir détourné 200.000 euros dans les comptes de ses clients. Surendetté par des crédits à la consommation, il était tombé dans un engrenage infernal.
Le prévenu a notamment écopé de deux ans de prison assortis d'un sursis simple
Confiants, ses proches avaient ouvert un compte dans son agence. Discrètement, il s'était servi dedans. Jugé ce mardi à Arras (Pas-de-Calais), un banquier de 44 ans, ex-employé par la Banque Postale avait détourné 200.000 euros pour rembourser des crédits à la consommation exorbitants. Un jour, la pilule n'est plus passée.
Aujourd'hui travailleur dans le domaine de l'administration, le prévenu était entré à la Poste en 1995. Après avoir gravi les échelons, il était devenu, en 2002, directeur de l'agence de la Banque Postale d'Hesdin dans la région. Puis de celle d'Auchel et Lens.
Ses explications avaient calmé les doutes
Deux ans auparavant, il achète un terrain avec sa femme afin d'y faire bâtir une maison. Les travaux coûtent cher, c'est là que commence l'engrenage. Silencieusement, il contracte auprès de neuf organismes, des prêts à la consommation à des taux exorbitants. Cité par La Voix du Nord, son avocat atteste qu'ils atteignent "jusqu'à 16, 17 et même 19%". Pour rembourser un crédit, il en souscrit donc un autre, et ainsi de suite. Ses remboursements mensuels atteignent 4.000 euros en 2005, le couple ne gagne alors que 3.500 euros.
Pour s'en sortir, il commence à se servir sur les fameux comptes de clients qu'il connait. Ils sont sept ou huit et chacun avait choisi cette agence particulière par confiance. En 2010, les premiers doutes commencent à surgir mais les explications du banquier avaient suffi à calmer les inquiétudes. "Lorsqu'il y a trop d'argent sur un compte, la banque le déplace, le fait travailler, avant de le remettre...", se permet-il d'expliquer.
Des prélèvements sur le compte d'une personne décédée
Son épouse ne se rend compte de rien, leur train de vie ne change pas vraiment et il ne lui confie pas ses agissements. En 2012, lorsqu'une victime décède et que les prélèvements sont toujours effectués sur son compte, une enquête interne s'ouvre. Ce mardi finalement, le prévenu a écopé de deux ans de prison assortis d'un sursis simple et d'une interdiction d'exercer une activité de conseiller financier à vie.
Ses victimes n'ont pas porté plainte et ont été remboursées par la Banque Postale. A cette dernière, constituée partie civile, le banquier devra rembourser plus de 200.000 euros. De plus, à cette heure-ci, le couple a déposé un dossier de surendettement et rembourse, chaque mois, 1.800 euros.
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