Blockchain : le Royaume-Uni prend de l'avance sur la France

Jacques-Olivier Busi 23 Août 2016 10:56

Le régulateur britannique, la Financial Conduct Authority (FCA) a annoncé réfléchir à la possibilité d'accorder des agréments aux entreprises utilisant la technologie blockchain. La FCA prendrait donc de l'avance sur son homologue français.

Blockchain : le Royaume-Uni prend de l'avance sur la FranceCes agréments seraient des prérogatives obligatoires pour assurer certains services financiers.

Le Royaume-Uni projette de se lancer dans le blockchain afin d'entamer sa révolution financière. C'est en tout cas l'idée sur laquelle la Financial Conduct Authority (FCA) se prépare. Le régulateur britannique a annoncé qu'il envisageait d'accorder des agréments aux entreprises qui utilisent la technologie blockchain au coeur de leur activité.

Une première mondiale pour la technologie blockchain

Ces agréments seraient des prérogatives obligatoires pour assurer certains services financiers et concerneraient "un petit nombre (de sociétés), mais un nombre significatif" a détaillé Chris Woolard, directeur de la stratégie et de la concurrence, lors d'une interview au Financial Times.

Si ces agréments deviennent effectifs, ce serait une première mondiale pour le blockchain. Cette dernière suscite l'intérêt de nombreux groupes financiers à travers le monde pour ses applications potentielles comme le bitcoin ou encore la tenue de cadastre.

Aucune précision sur les futures entreprises agrémentées, mais d'après les différentes sources, il concernerait des start-up offrant des produits à destination du grand public ou spécialisées dans la "compliance", c'est-à-dire dans les règles encadrant le secteur financier. Le projet repose donc sur un accompagnement de ces entreprises dans leur développement, le régulateur leur octroyant une autorisation temporaire pour tester leurs produits.

La France intéressée mais toujours en retrait

De l'autre côté de la Manche, en France, l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) reste davantage prudente. "La technologie blockchain est encore dans une phase exploratoire et aucun agrément n'a été accordé par l'ACPR à un établissement qui utiliserait cette technologie au coeur de son modèle d'entreprise", explique le superviseur français. L'ACPR rappelle également que "les points d'attention portent principalement sur la sécurité des transactions, la protection des consommateurs et le dispositif de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme".

Néanmoins, un intérêt pour cette technologie se symbolise par le biais du Forum Fintech et le pôle Fintech-Innovation. "La démarche de l'ACPR se veut résolument ouverte et constructive par rapport aux évolutions technologiques comme la Blockchain", précise le régulateur. Il explique vouloir "mieux appréhender les risques" et "prêt à faire évoluer les modalités de supervision si nécessaire".

Au niveau global, l'intérêt du secteur pour cette technologie est manifeste puisque pour certaines, elle permettrait de réduire les coûts de transaction tout en améliorant la rapidité d'exécution et la sécurité. Un projet de place serait même à l'étude, au sein de laquelle les principales banques seraient rassemblées sous le contrôle de la Caisse des Dépôts, dans le but d'étudier ces différentes opportunités.

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