Coloc&Vie, la start-up qui propose des maisons sur mesure pour la colocation
Spécialisée dans l'aménagement de biens destinés à la cohabitation, Coloc&Vie propose une nouvelle façon d'habiter ensemble. La start-up gère aujourd'hui quatre propriétés habitées par 25 personnes de tous horizons.
Le salon que partagent les colocataires dans leur maison de Croix, à côté de Lille. Source : Coloc&Vie
Près d'1 Français sur 6 déclare avoir déjà vécu en colocation, selon une étude menée par Weroom et le CSA pour Guy Hoquet. Une aventure qui peut s'avérer décevante pour les colocataires en raison du manque de place et de la mauvaise configuration des lieux. De leur côté, les propriétaires restent parfois hésitants à proposer leurs biens pour ce type d'habitat.
Afin de tirer son épingle du jeu sur un marché en progression constante, Coloc&Vie propose à des particuliers de réaménager leur maison pour qu'elle soit ensuite exclusivement dédiée à la colocation. Lancée en 2014, la jeune société administre quatre biens déjà occupés et deux actuellement en rénovation.
La colocation attire plus de jeunes actifs que d'étudiants
L'idée de créer cette start-up est apparue "en s'apercevant que de plus en plus de gens avaient besoin de se loger à des prix décents" confie Marc Mirano, associé principal de Coloc&Vie. Aujourd'hui, la majorité des personnes qui ont recours à ce type de location sont des jeunes, avec un âge moyen de 25 ans. Mais contrairement aux idées reçues les actifs sont plus nombreux à opter pour la colocation, 54% contre 45% d'étudiants et 1% de retraités.
Ces chiffres, les fondateurs de Coloc&Vie ont pu les constater sur le terrain. "Au départ, on pensait que nous aurions beaucoup d'étudiants mais on se rend compte aujourd'hui qu'on a plus de jeunes actifs. Dans notre maison d'Orléans par exemple, on a un étudiant pour huit jeunes actifs" révèle Marc Mirano.
Et si la colocation attire autant, c'est parce qu'elle permet de faire des économies. Pour 84% des Français, cohabiter est une nécessité plutôt qu'une envie. Mais cela n'a rien de fatidique selon la start-up, qui mise sur la convivialité et l'aspect chaleureux que propose la vie à plusieurs.
La première fois que les gens se lancent dans la colocation, c'est plus un choix raisonné, motivé par des raisons financières mais après ça devient un choix de vie.
Marc Mirano, associé de Coloc&Vie
Ce mode de location n'est pas toujours vu d'un très bon oeil par les propriétaires, qui redoutent d'éventuelles dégradations ou des retards de loyers. "Une crainte légitime" que Marc Mirano tente de faire oublier aux bailleurs en leur montrant les maisons déjà occupées que gère Coloc&Vie.
Le coût des travaux nécessaires au réaménagement du bien, peut également être un frein, mais le jeu en vaut la chandelle pour le cofondateur de la jeune pousse. C'est "un investissement pérenne" estime Marc Mirano, car à emplacement identique ce type d'habitation aura en effet, une rentabilité supérieure qu'une location classique. Le régime fiscal peut lui aussi s'avérer avantageux puisque le propriétaire bénéficie de réduction de charges et peut ainsi amortir le prix des rénovations.
La start-up propose aujourd'hui des maisons à Lille, Rouen, Orléans. Ce fort ancrage dans le nord de la France s'explique selon Marc Mirano par des raisons culturelles. Les régions du Nord sont en effet influencées par la Belgique et les Pays-Bas, des pays eux-mêmes imprégnés du style de vie anglo-saxon et "où il est très courant de se mettre en colocation" rapporte le cofondateur de Coloc&Vie.
Pour autant, il est hors de question pour l'entreprise de se fixer des frontières, toutes les villes jouissant d'une forte activité économique et d'une vie étudiante sont bonnes pour s'implanter."On se concentre sur les villes de 100.000 habitants et plus, qui sont des bassins d'emplois. Après on essaye de trouver des maisons en centre-ville, ce n'est pas toujours facile" confie Marc Mirano.
"Nous proposons de la colocation de haut niveau"
Dénicher la perle rare ne s'arrête pas là. Quand elle sélectionne les biens à rénover, Coloc&Vie s'assure de pouvoir faire des chambres entre 13 m² et 15 m², "voire plus selon les configurations". Chaque chambre à coucher est ensuite équipée d'un lit, d'un bureau et d'une petite télé. Mais la marque de fabrique de la société c'est de proposer une salle de bain privative à tous les habitants.
Quant aux pièces communes elles sont adaptées pour que les colocataires s'y sentent bien. "On offre des espaces de vie qui sont grands et confortables avec des équipements de qualité. A Orléans pour 9 personnes vous avez deux frigos deux plaques de cuissons, deux fours micro-ondes..."
Dans cette même maison à Orléans, le loyer est de 450€ charges comprises. Un prix qui englobe l'électricité, le chauffage mais également Internet et l'assurance habitation. "L'avantage de notre système, c'est que quand la personne arrive elle n'a rien à faire, elle vient avec sa valise et c'est tout. C'est du clé en main" rapporte l'associé.
Les colocataires unis par une charte
Chaque habitant qui intègre la colocation doit signer une charte. C'est un gage de bonne conduite et de respect des règles de vie en communauté que s'engagent à appliquer les futurs colocataires. Mais libre à eux aussi de définir le cadre de vie dans lequel ils souhaitent évoluer. Par exemple, une personne ne pourra intégrer la maison avec un animal de compagnie seulement si tous les membres de la colocation ont donné leur accord. Il en va de même si quelqu'un veut s'installer à deux dans une des chambres.
En ce qui concerne les tâches ménagères, là encore c'est aux habitants de s'organiser comme ils l'entendent. "Coloc&Vie peut faire appel à une société extérieure mais ça augmente les charges donc beaucoup préfèrent faire le ménage eux-même" explique le cofondateur de la société, avant d'ajouter que "le fait d'avoir des équipements de qualité incite les colocataires à être plus respectueux".
Lors de la première colocation, les habitants ne se connaissent pas. Coloc&Vie sélectionne les futurs occupants selon les profils et les garants. Mais par la suite, dès qu'une chambre se libère, ce sont généralement les colocataires qui ramènent une de leurs connaissances.
L'entreprise compte sur le bouche à oreille pour faire développer son activité et assurer une bonne entente au sein de la cohabitation. "Quand ils arrivent, les nouveaux colocataires sont déjà venus visiter, ils savent où ils atterrissent et il y a beaucoup plus de chance que ça se passe bien" assure Marc Mirano.