Marché immobilier : à quoi s'attendre en 2016 ?
Le Crédit Agricole a publié mardi une étude sur les perspectives du marché immobilier en 2016. Selon l'auteur, le rebond de cette année ne pourra pas marquer le début d'une reprise durable, tant que le contexte économique restera morose.
Plutôt que de reprise, il vaut mieux parler d'un rebond durable en 2015, suivi en 2016 d'un léger repli, selon une étude du Crédit Agricole.
"La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute", disait Pierre Desproges. C'est parfois ce que doivent penser les professionnels de l'immobilier, tant les analyses du marché ont été contradictoires depuis le début de l'année. Aux précédents bilans et perspectives s'ajoutent ceux d'Olivier Eluère, économiste à la Direction des Etudes Economiques de Crédit Agricole SA.
Dans une étude parue mardi 27 octobre, il explique que le marché a connu un rebond cette année, mais pas une véritable "reprise", contrairement à ce que prévoyaient – et espéraient – certains professionnels.
Même son de cloche du côté des promoteurs. "On ne peut pas dire que le marché repart, c'est seulement moins pire que l'année dernière", martelait Alain Dinin, Président-Directeur général de Nexity, lors d'un point presse le 7 octobre.
Des ventes en hausse de 10 % dans l'ancien
Ce que l'on peut dire en revanche, c'est que l'année a été ponctuée de signaux positifs. D'abord, les logements anciens ont connu une légère baisse des prix, de l'ordre de 2,7 % au deuxième trimestre 2015. Ensuite, les ventes ont augmenté de 10 %, toujours dans l'ancien, de janvier à août 2015 sur un an. Le neuf aussi s'est nettement redressé, avec des ventes en progression de 19 % sur un an au premier semestre, dans le segment promoteurs.
Deux éléments auraient largement contribué à ces "bons" résultats, selon Olivier Eluère : le plan de relance de l'investissement locatif dans le neuf, boosté par le dispositif Pinel. Une mesure dont se félicite aussi Nexity : le développement du logement intermédiaire, l'élargissement du PTZ sur les zones peu tendues et la possibilité de louer aux ascendants et descendants "vont contribuer à éclaircir les perspectives pour le secteur du logement", jugeait la direction début octobre.
Le rebond de 2015, un simple "effet d'aubaine"
Puis, le niveau des taux de crédit, bien sûr, proche du plancher : 2,18 % en juin, 2,16 % en juillet. "Une partie des acheteurs se décide à acheter, car les taux de crédit sont très bas et risquent de remonter", analyse Olivier Eluère. Mais il s'empresse de souligner que le rebond connu en 2015 n'est qu'un "effet d'aubaine" et que "plusieurs facteurs négatifs restent présents".
En effet, la conjoncture économique empêcherait le marché immobilier de vraiment décoller. Chômage, faible croissance, critères d'octroi de crédits stricts, prix de vente encore trop élevés, impact des mesures fiscales de 2012-2013... La perspective pour 2016 n'est pas très réjouissante.
Même si les mesures de soutien au logement neuf sont durables, les taux de crédit, eux, ne resteront pas éternellement bas. "Les coûts d'acquisition vont remonter, la réaction des acheteurs est incertaine", résume Olivier Eluère. Il mise donc sur une stabilisation, "voire un léger repli" du marché en 2016.