Conseillers bancaires : le turn-over incessant de la profession
Voilà 10 ans que les clients assistent à la valse de leurs conseillers personnels. Cette tendance entrave pourtant la relation entre les deux parties. Mais alors, pourquoi votre conseiller change-t-il si souvent ? Eléments de réponse.
Seuls 26% des Français font l'effort de se déplacer en agence
Aujourd'hui, la fréquentation des agences traditionnelles ne cesse de baisser, et selon une étude réalisée par le comparateur Panorabanques en avril dernier, 43% des clients de banques traditionnelles contactent leur conseiller principalement par mail, et 28% par téléphone. Et les Français sont de moins en moins satisfaits des services proposés par leur banque. Faut-il y voir une corrélation ?
Malgré un rôle prépondérant dans la relation entre le client et sa banque, une chose est sure, les changements réguliers des conseillers personnels ne sont pas pour rassurer les clients.
Un désamour vis-à-vis du conseiller bancaire
Cette année, 74% des clients envisagent un changement de conseiller personnel si celui-ci n'est pas compétent. Et leur taux de satisfaction est passé de 66% en 2014 à 56% en 2017, inquiétant pour les banques.
Les nombreux changements de conseillers personnels ne servent pas l'intérêt du client et ne favorisent en aucun cas une relation durable. Désormais, la continuité d'une relation de confiance n'a pas le temps de s'installer entre un client et son banquier que ce dernier a déjà été remplacé.
De plus, le changement de mains des dossiers se fait souvent de manière peu minutieuse. Il est difficile pour un conseiller d'informer son successeur sur l'ensemble des affaires dont il est en charge. Le nouveau venu n'a donc pas d'idée claire de votre situation financière, pas même de qui vous êtes, peu valorisant.
Conseiller bancaire : 2 ans et puis s'en va
Cette tendance au turn-over a débuté il y a maintenant une dizaine d'années. A travers ce mode de fonctionnement, les établissements bancaires disent vouloir limiter les complaisances entre un conseiller et son client. Un conseiller trop proche de son client pourrait être tenté de lui octroyer des remises inhabituelles ou de passer l'éponge sur certains débordements n'ayant pas lieu d'être.
Toutefois, un autre phénomène, plus récent, explique cet important turn-over. Les conseillers bancaires sont de plus en plus nombreux à démissionner, n'acceptant plus leurs conditions de travail, jugées inappropriées.
D'après l'Association française des banques, moins d'un quart des fins de CDI résultaient de démissions en 2014. Deux ans plus tard, c'est plus du tiers. Ajoutez à cela la volonté du conseiller d'évoluer et de gravir les échelons dans la sphère professionnelle, vous comprendrez qu'il est complexe de conserver le même salarié plus de deux ans et d'instaurer un climat de confiance avec le client.