Crédit à la consommation : pourquoi les taux des prêts personnels augmentent-ils ?
Selon une étude, les taux moyens des prêts personnels dépassent désormais les niveaux de 2021. Explications.
Les crédits immobiliers ne sont pas les seuls à être concernés par une hausse des taux. Acheter un bien de consommation ou financer des travaux via un crédit sera également plus cher pour les consommateurs.
Une mauvaise nouvelle pour des prêts particulièrement appréciés des consommateurs français. Pour preuve, l'encours total des prêts personnels atteignait la bagatelle de 89 milliards d'euros, fin 2021.
Une hausse à l'ampleur inattendue
Selon une note de Squirrel, spécialiste de l'analyse des crédits aux particuliers, les prêts personnels connaissent « une augmentation inattendue » de leurs taux depuis quelques semaines.
Dans les faits, le taux moyen de ces prêts atteignait début mars 3,81% alors qu'il était jusqu'à présent "nettement inférieur aux références de 2021": 3,6% environ en janvier 2022 contre 3,85% en janvier 2020 et orienté à la baisse.
Or, le conflit en Russie a logiquement rebattu toutes les cartes, notamment l'anticipation d'un resserrement de la politique monétaire de la BCE. Pour Sergio Monteira, fondateur et dirigeant de Squirrel « On pouvait s'attendre logiquement à une hausse continue des taux des crédits à la consommation au cours de l'année. Ce n'est donc pas tant la hausse des deux dernières semaines qui est surprenante, mais son ampleur ».
Les prêts pas tous logés à la même enseigne
D'ailleurs, il poursuit en expliquant que « depuis le démarrage du conflit, les banques ont nettement augmenté les taux des prêts personnels proposés aux consommateurs, reflétant ainsi l'incertitude du contexte actuel. Au début du mois de mars, le taux moyen, à 3,81%, est passé au-dessus de son niveau 2021 (3,79%) alors que l'on était jusqu'à présent systématiquement sur des niveaux bien inférieurs aux références annuelles".
Toujours selon l'étude, tous les crédits à la consommation ne subissent pas ce choc de la même manière : « La catégorie la plus touchée par ces hausses de taux est celle des besoins de trésorerie et des prêts personnels divers qui représentent en règle générale un tiers de la demande de prêts personnels », détaille Squirrel.
Le taux moyen a ainsi bondi de 29 points avec des hausses encore plus marquées pour les durées courtes ou les montants élevés au-dessus de 10 000 euros. Face à tant d'incertitude, il est encore difficile de savoir à quoi s'attendre d'ici la fin de l'année.