Crédit immobilier : Bruno Le Maire mise sur le PTZ
Face à la baisse des crédits immobiliers, le gouvernement prend des mesures pour enrayer la tendance, notamment en élargissant les conditions d'accès au prêt à taux zéro et en augmentant son montant.
Le secteur immobilier à la croisée des chemins. Alors que le crédit immobilier montre des signes alarmants de faiblesse, Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie, dégaine une nouvelle stratégie pour soutenir les ménages. Il mise sur le renforcement du prêt à Taux Zéro (PTZ), dont les modalités seront modifiées dès 2024.
Au coeur des annonces du ministre, deux modifications majeures : la première concerne le montant maximal du PTZ, qui va connaître une inflation, passant de 80.000 à 100.000 euros. La seconde touche à la proportion du prêt qui peut bénéficier de cet avantage, avec une augmentation de 40% à 50% pour les ménages modestes. En clair, pour un prêt de 100.000 euros, la moitié pourra désormais être contractée à taux zéro.
Eligible avec des revenus jusqu'à 4000 euros ?
Mais ces changements ne s'arrêtent pas là. Le ministre envisage également d'élargir le spectre des bénéficiaires du PTZ. « Nous entendons désormais inclure les classes moyennes dans ce dispositif. Si votre revenu oscille entre 2500 et 4000 euros, vous pourriez bien être éligible », a-t-il précisé sur les ondes de RTL. Cette initiative devrait potentiellement profiter à près de six millions de Français, selon les chiffres avancés par Bruno Le Maire.
La géographie du PTZ sera également revue, avec 210 nouvelles communes qui seront intégrées dans le dispositif. Parmi elles, des villes comme Bordeaux, Auxerre, ou encore Le Mans, où le marché immobilier tendu complique l'accession à la propriété pour nombre de ménages.
Une facture de 850 millions d'euros
En toile de fond de ces mesures, une préoccupation majeure pour le gouvernement : faciliter l'accès au crédit immobilier. Bruno Le Maire n'a pas hésité à évoquer la chute drastique de la production mensuelle de crédits, passant de 20 milliards d'euros à presque la moitié.
Toutefois, ces mesures ont un coût. Le renforcement du PTZ engendrera une facture d'environ « 850 millions d'euros » pour les caisses de l'État. Face à cet investissement, le ministre lance un appel aux banques pour qu'elles prennent part à cet effort de relance. Une invitation à laquelle le Crédit Agricole a déjà répondu favorablement. Le chemin vers la relance s'annonce collaboratif, avec l'engagement des banques et des instances comme la Banque de France, pour redonner des couleurs au marché immobilier français.