Crédit immobilier : face aux nombre croissant de Français exclus, l'inquiétude grandit
Malgré un marché plutôt stable, les professionnels du secteur immobilier alertent sur le nombre croissant de Français exclus des prêts immobiliers, notamment les plus modestes.
Le durcissement des conditions d'octroi des crédits immobiliers n'est plus une surprise. Pire, il est devenu la norme depuis les recommandations du Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF), en décembre dernier.
Dans les faits, cela se traduit par une baisse des emprunteurs les plus modestes, qui peinent à voir leurs projets se concrétiser. Les derniers chiffres publiés par le Crédit Logement révèlent ainsi que si les conditions restent toujours très favorables ( taux moyen à 1,22 % en septembre), certains types d'emprunteurs ne peuvent malheureusement pas en profiter.
Les banques réduisent la voilure
En effet, malgré ces conditions, pas toujours facile d'emprunter. Au troisième trimestre, les banques ont ainsi diminué le nombre de total de prêts immobiliers de 14,9 % par rapport à un an plus tôt ( 12,4 % sur un an).
Sur les neufs premiers mois, la production de crédits est en repli de 17,9 % sur un an et le nombre de crédits octroyés de 19,9 %. Sans surprise, ce sont les ménages les plus modestes qui sont les principales victimes.
Ainsi, l'Observatoire CSA-Crédit Logement explique qu'alors « que les ménages dont les revenus sont au moins égaux à 5 Smic (28 % des emprunteurs) et dont l'apport personnel est suffisant pour tout de même réaliser leur projet n'ont affiché qu'un recul de 10 % du nombre d'opérations financées ; ceux dont les revenus sont inférieurs à 3 Smic (36 % des emprunteurs) et dont l'apport personnel est en général insuffisant au regard des exigences des autorités monétaires ont connu une chute de 25 % du nombre des opérations financées"
La faute aux recommandations ?
Face à ce constat, beaucoup de professionnels évoquent la responsabilité des autorités financières. Bien évidemment, la crise sanitaire est passée par là et n'a pas permis de repartir sur les bases d'une année 2019 exceptionnelle.
Pour autant, les mesures restrictives du HCSF ont fortement déplu à une large partie du secteur immobilier. Pour beaucoup, ces mesures s'avèrent particulièrement discriminantes pour toute une partie des emprunteurs. Notamment pour les ménages les plus modestes donc, et les primo-accédants. Même si le marché tient, ces catégories souffrent plus que d'autres.
Pourtant,, les autorités ont décidé de maintenir leurs recommandations jusqu'au moins 2021. Au vu de la situation sanitaire et économique, le HCSF a préféré jouer la carte de la prudence. D'autant que 2021 pourrait s'accompagner d'une vague d'impayés sur les crédits immobiliers...