Crédit immobilier : malgré des taux au plus bas, les banques restent inflexibles
Alors que les taux se rapprochent une nouvelle fois de leurs planchers historiques, les banques se montrent toujours aussi intransigeantes dans l'octroi des crédits.
Ce n'est désormais plus un scoop : les taux du crédit immobilier sont actuellement très bas. Ils se rapprochent même, une nouvelle fois, de leurs plus bas historiques.
Pourtant, les banques continuent de se montrer particulièrement intransigeantes en ce qui concerne les conditions d'octroi des crédits immobiliers. Depuis les recommandations du Haut conseil de stabilité financière (HCSF), il y a un an, les établissements bancaires ont largement durci leurs critères.
Des taux qui baissent.. Mais pas plus de crédits accordés
Pour rappel, les recommandations du HCSF demandaient aux établissements bancaires de réduire la voilure en ce qui concerne les crédits immobiliers, de peur d'une surchauffe. Pour cela, le conseil demandait aux banques de respecter trois critères : un apport systématique, une durée de prêt qui n'excède pas 25 ans et un endettement strictement inférieur à 33 %.
Un an plus tard, plusieurs acteurs du secteur dénoncent un marché à deux vitesses qui exclut de facto, les profils les plus modestes. En ce sens, la nouvelle baisse annoncée des taux au mois de décembre ( de 0,1 à 0,2 point en moyenne), ne devrait pas se traduire par une augmentation des financements accordés .
Les banques à la chasse aux meilleurs profils
En effet, traditionnellement, le mois de décembre est un mois ou les banques ont déjà atteint leurs objectifs annuels. Ils entendent ainsi séduire les meilleurs profils afin de débloquer les prêts obtenus en janvier 2021.
Malgré la petite marge de manoeuvre laissée par le HCSF, cette sélectivité accrue se traduit par une explosion des refus de prêts. En plus des critères déjà rédhibitoires pour certains, les banques n'hésitent pas en rajouter en demandant parfois un reste à vivre plus important qu'auparavant.
Enfin, la situation actuelle n'incite pas les banques à rouvrir les vannes du crédit. Dans ce contexte de crise sanitaire et économique, elles craignent une augmentation des impayés et des défauts de paiement. Une preuve supplémentaire que crise et taux bas, ne font pas forcément bon ménage.