Cryptomonnaie : Paypite lance une monnaie à destination des « Francophones »
Lancé en septembre 2018 par la Start-up parisienne Paypite, le « Yes » a pour vocation de révolutionner le transfert d'argent entre francophones. Notamment dans les pays peu bancarisés.
Les cryptomonnaies et la Blockchain permettent d'envisager les transferts d'argents de manière parfois inattendue. Ainsi, Paypite s'est lancé un défi. Celui de faciliter les transferts entre les différents acteurs de pays francophones.
Grâce à une plateforme mobile nommée YesTranfer, il est possible pour les PME et les diasporas des pays francophones peu bancarisés de réaliser des transactions à moindre frais. Le tout grâce à la technologie Blockchain et une monnaie virtuelle nommée « le YES ».
Pour rappel, les diasporas africaines correspondent à des personnes d'origine africaine vivant hors du continent et manifestant l'intérêt de contribuer à son développement.
Interrogé par le site usine-digitale.fr, Vincent Jacques, le fondateur de Paypite explicite la démarche de la start-up : « Si, les échanges sont rendus plus aisés par le partage d'une même langue, l'absence d'une monnaie unique freine considérablement les projets ».
En effet, dans le cas des PME, les démarches sont bien souvent complexes et soumises à des commissions importantes (jusqu'à 10% auprès des opérateurs de transfert d'argent). De plus, toujours selon le dirigeant : « Une entreprise française, même si elle transfère des sommes importantes pour payer ses fournisseurs africains - jusqu'à 15 000 euros par mois -, n'a pas assez de poids pour obtenir des frais intéressants auprès des banques". Dans ce cas précis, Paypite veut s'imposer comme la solution idoine.
Le Yes, une monnaie stable
Ici, l'idée est d'adosser la monnaie virtuelle, le « Yes », à une monnaie fiduciaire traditionnelle en l'occurrence l'euro. Ainsi, contrairement à un Bitcoin hautement volatile, le Yes est considéré comme étant une cryptomonnaie stable (« Stable coin » en anglais).
Elle offre la même stabilité qu'une monnaie classique, tout en conservant les avantages de la cryptomonnaie (des transferts rapides, confidentiels, sécurisés et à peu de frais, quel que soit l'endroit). D'ailleurs, Paypite promet un accès simple et rapide, puisqu'il suffira de se créer un compte via l'application.
Mieux encore, la valeur du Yes est équivalente à celle de l'euro. Elle permet aux particuliers comme aux PME, de faire transiter l'argent à travers les pays francophones, en s'acquittant simplement d'une commission de 2% applicable lors du transfert via l'application « Yes Transfer ».
Ainsi, un virement de 100 euros équivaudra à 100 Yes. Une fois crédité, le bénéficiaire devra se rapprocher d'une entreprise ou d'un particulier qui lui échangera contre des monnaies locales. C'est via l'application qu'il pourra trouver des partenaires potentiels.
Pour retirer l'argent, le récepteur pourra également se rendre dans une agence de "mobile money". Un point de retrait mis en place par les opérateurs téléphoniques dans les pays peu bancarisés.
Déjà 4 pays dans la boucle, 3 autres dans le viseur
Outre la France, YesTransfer offre déjà ses services à Madagascar, au Sénégal et en Côte d'Ivoire. D'ici 2020, la Start-up a pour ambition d'étendre le dispositif à trois nouveaux pays : le Cameroun, la République du Congo et Haïti.
Insatiable, cette aventure pourrait être le début d'un long périple pour Paypite, son fondateur a d'ailleurs annoncé vouloir se développer dans d'autres pays.
Par exemple il explique vouloir « se développer dans le monde anglophone et en Amérique latine en créant d'autres monnaies qui seraient adossées à la livre sterling ou au dollar". C'est tout le mal qu'on lui souhaite.
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