Donner un sens à son épargne avec la finance solidaire

Anissa Hammadi 03 Juin 2015 11:57

L'épargne solidaire connaît un succès grandissant en France, avec un encours en hausse de 13,6 % en 2014, selon le baromètre Finansol/La Croix publié lundi 18 mai. Concept, fiscalité, types d'investissement... Bourse des Crédits fait le point sur cette épargne atypique.

Donner un sens à son épargne avec la finance solidaireL'épargne solidaire connaît un succès grandissant en France, avec un encours en hausse de 13,6 % en 2014, selon le baromètre Finansol/La Croix publié lundi 18 mai.

"Nous ne savons pas où va notre épargne dans une banque classique". À partir de ce constat, Marie-Gabrielle Dalex, sociétaire de la MAIF, a eu l'envie d'épargner autrement. De mettre "de l'humain" dans la finance. Il y a cinq ans, elle souscrit alors un livret d'épargne solidaire chez son assureur.

Elle y place 2 500 euros et décide de reverser une partie de ses intérêts à des associations. La somme récoltée bénéficie à deux organismes, l'un en faveur des enfants malvoyants, l'autre en faveur des étudiants les plus démunis.

L'idée de l'épargne solidaire est partie d'un dégoût de la finance et du système bancaire en général

Marie-Gabrielle Dalex.

"J'en ai beaucoup parlé avec ma fille qui, elle aussi, épargne autrement. Nous nous sommes demandées : où et comment placer de l'argent intelligemment ?" Comme elle, des milliers de Français sont de plus en plus séduits par le concept.

L'organisme Finansol dénombrait un million d'épargnants fin 2012. Selon le baromètre Finansol/La Croix, publié lundi 18 mai, l'épargne solidaire gagne du terrain. L'an dernier, son encours a augmenté de 13,6 % pour s'établir à 6,8 milliards d'euros.     

Concrètement, cela consiste à financer des entreprises à "forte utilité sociale ou environnementale" ou des associations, grâce à l'épargne de particuliers, explique à Bourse des Crédits Sophie Des Mazery, directrice de Finansol. Et dans 80 % des cas, les épargnants passent par leur entreprise.

L'épargne salariale, la "locomotive" de la finance solidaire

Depuis 2010, la loi de Modernisation de l'Economie du 4 août 2008 oblige toutes les entreprises permettant à leurs salariés de souscrire un plan d'épargne entreprise (PEE) ou un plan d'épargne pour la retraite collectif (PERCO) à proposer au moins un fonds solidaire. Une mesure qui a boosté le système, à tel point que l'épargne salariale en est aujourd'hui la "locomotive", analyse Sophie Des Mazery.

 "Les épargnants y voient une double rentabilité, à la fois sociale et financière. Il n'y a aucun produit d'épargne solidaire qui ne génère pas une rentabilité soit directe - en étant actionnaire de l'entreprise - soit indirecte, grâce aux avantages fiscaux", précise-t-elle.

Car il existe plusieurs façons de s'y prendre : en passant par sa banque, par son entreprise ou en devenant actionnaire de l'entreprise solidaire, comme l'indique le tableau ci-dessous.

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Parmi eux, le partage des intérêts, comme le fait Marie-Gabrielle Dalex, n'est pas le plus fructueux compte tenu des taux de rémunération historiquement bas. Tout comme les autres produits d'épargne, le taux de son livret solidaire a diminué, pour se retrouver presque au même niveau que celui du livret A.

Marie-Gabrielle en a conscience, "la rémunération n'est pas extraordinaire". Mais pour elle, tout commence par de petits gestes : "C'est une goutte d'eau qui s'ajoutent à d'autres gouttes d'eau".

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