Duel Fillon-Juppé : quelles sont les différences sur leurs programmes en matière de logement ?
A la suite du premier tour des primaires de la droite et du centre, on connaît désormais les deux finalistes : François Fillon, arrivé en tête, et son dauphin Alain Juppé. Avec des programmes sensiblement différents, qu'en est-il en termes de politiques du logement ? Voici quelques éclaircissements.
Les deux candidats sont d'accord sur leur volonté d'abroger la loi Alur et mettre fin à l'encadrement des loyers.
Les résultats sont tombés : François Fillon et Alain Juppé s'affronteront au second tour de la primaire de la droite et du centre dimanche. Issus du même parti politique, Les Républicains, leurs avis divergent sur plusieurs sujets relatifs à la politique du logement. Néanmoins, ils se retrouvent sur la même longueur d'onde lorsqu'il s'agit de la loi Alur.
En effet, les deux candidats sont d'accord sur la volonté d'abroger la loi Alur et mettre fin à l'encadrement des loyers. Alain Juppé justifie cette position par le fait que cette loi est "un frein à la croissance" mais aussi que l'encadrement des loyers a tendance à "bloquer le marché immobilier". François Fillon parle lui d'un "marché tellement encadré et subventionné qu'il est embolisé".
Pour ce qui est de la fiscalité dans le domaine immobilier, Les deux candidats prônent une baisse générale des impôts. François Fillon veut mettre en place une baisse des droits de mutation à titre onéreux mais aussi réinstaurer un délai d'exonération de taxes sur les plus-values ramené à 15 ans. De son côté, le maire Bordeaux souhaite notamment supprimer l'ISF même s'il avoue "que la plupart des propriétaires ne sont pas riches".
>> A lire également : Impôt à la source : Juppé suspendrait le dispositif s'il était élu
Maintien du dispositif Pinel et du PTZ chez les deux candidats
Sur le sujet-clé de l'investissement locatif, les deux élus LR s'accordent sur le maintien du dispositif Pinel, même si François Fillon désire allonger la durée de l'amortissement entre 20 et 30 ans. De même, les deux candidats proposent la création d'un statut du bailleur privé pour "redonner confiance aux investisseurs professionnels ou particuliers", selon Alain Juppé. En outre, ce dernier veut également simplifier les procédures de contentieux entre propriétaires et locataires, effectuer une refonte du contrat locatif et indemniser les propriétaires en cas de refus par l'Etat d'exclure un locataire.
En ce qui concerne le prêt à taux zéro (PTZ), ils se positionnent sur son maintien. Cependant, le député de Paris veut le renouveler en le réservant uniquement pour l'accession aux logements neufs, hors zone rurale. Il se compléterait avec la création d'un "bail homologué à loyer modéré qui sera le pont entre le logement social et locatif privé". Dans les grandes lignes, ce bail facilitera l'expulsion des locataires en cas de loyers impayés mais abaissera les garanties demandées aux locataires.
Transparence accrue contre réduction du plafond de ressources au coeur du débat sur l'attribution des logements sociaux
Autre sujet essentiel de cette politique : les logements sociaux. Ainsi, les deux candidats se retrouvent en phase sur le seuil maximal de logements sociaux dans les communes à hauteur de 40%. Une nécessité pour éviter "des ghettos urbains sans mixité sociale", selon François Fillon. Ce dernier veut d'ailleurs réduire le plafond de ressources pour l'attribution de ces logements et instaurer un "surloyer" en cas de hausse des revenus des locataires. Pour sa part, Alain Juppé insiste sur la nécessité d'abroger l'obligation de logements sociaux dans les zones détendues et sur une plus grande transparence dans l'attribution de ce type de logements.
Enfin, les avis divergent sur les dispositifs d'aides à la pierre. Alain Juppé veut ainsi renforcer ces aides plutôt que les aides à la personne, jugées "légitimes" depuis la fin des années 1970. Il justifie ce choix par les évolutions de la société et des besoins de production. Quant à François Fillon, il confirme sauvegarder les efforts mis en place pour ces aides mais assure vouloir créer "les conditions d'un marché fluide et non pas d'en compenser les déficiences par une fuite en avant avec des aides générant souvent des effets d'aubaine".
>> A lire également : Immobilier : quel sera l'impact des élections présidentielles ?