Election présidentielle : le programme logement de François Fillon
A quelques jours du premier tour des élections présidentielles, BoursedesCrédits est allé à la rencontre des candidats. La question du logement n'a été que peu abordée dans la campagne. Focus sur le programme du candidat des Républicains, François Fillon.
La construction mais aussi la rénovation sont les clefs du programme logement de François Fillon.
BoursedesCrédits : Quelle est votre vision de la politique logement menée lors du quinquennat de François Hollande ?
François Fillon : Depuis 2012, la politique du logement menée par le gouvernement est un échec cuisant. L'objectif des 500 000 logements construits par an revendiqué par François Hollande quand il était candidat à la présidentielle est loin d'avoir été atteint. Avec par exemple la désastreuse loi ALUR, les socialistes ont réussi l'exploit d'aggraver les difficultés à se loger. Malgré les 40 milliards d'euros dépensés chaque année par l'Etat pour le logement, nous comptons toujours 3,5 millions de personnes mal logées. Cherchez l'erreur ! Mon objectif est de recréer les conditions d'un marché fluide, non pas d'en compenser les déficiences par une fuite en avant avec des aides générant souvent des effets d'aubaine.
Quelle est votre vision du logement ?
F.F. : La construction mais aussi la rénovation sont les clefs pour répondre à l'ensemble des besoins des Français en matière de logement. J'en finirai avec la multiplication des plans et l'empilement des lois qui depuis 10 ans sur-réglementent ce secteur. Le logement est une activité qui s'inscrit dans la durée, qui a besoin plus que tout autre secteur de stabilité et de visibilité sur le long terme. Je veux tourner le dos aux vieux réflexes qui nous conduisent dans des impasses. Ma politique reposera sur trois axes : favoriser la construction de logement, rendre l'accès au logement social plus juste et donner davantage de responsabilités aux collectivités locales pour promouvoir une politique du logement adaptée à la situation de chaque territoire.
Maintiendrez-vous la loi Alur et l'encadrement des loyers ? Pourquoi ?
F.F. : La loi pour l'accès au logement et un urbanisme rénové, dite loi ALUR, est l'une des lois les plus néfastes de ce quinquennat. Elle est arrivée au résultat exactement inverse de l'effet recherché ! A force de vouloir trop légiférer, encadrer, on fait fuir les investisseurs du secteur, on construit moins de logements. Cet aveuglement pourrait être risible si au final cela ne pénalisait pas gravement les Français qui ont de plus en plus de mal à se loger.
Pour cette raison, j'assumerai l'abrogation de la loi ALUR et ferai supprimer sa mesure phare, à savoir l'encadrement des loyers.
A la place je créerai un bail homologué qui accordera des avantages fiscaux supplémentaires aux propriétaires, proportionnellement à la faiblesse des loyers pratiqués. Un tel mécanisme d'incitation à la mise en place de loyers me semble plus adapté aux réalités du secteur du logement. Pour encourager à la location, je réduirai les délais d'expulsion des locataires qui ne paient pas leur loyer, délai qui est aujourd'hui d'environ 3 ans. En même temps, les contreparties réclamées aux locataires pour la constitution de leur dossier de demande de logement seront allégées.
Maintiendrez-vous le dispositif d'investissement immobilier locatif Pinel ?
F.F. : Les évaluations relatives au dispositif Pinel font ressortir un impact significatif sur l'investissement immobilier locatif. Cette politique de la demande a du sens sur une économie localisée comme celle du bâtiment car elle crée de l'emploi, de la recette fiscale, détend le marché et développe une offre de logements intermédiaires.
Quelles évolutions accordez-vous à la loi SRU ?
F.F. : Afin de produire un plus grand nombre de logements sociaux là où sont réellement les besoins, je souhaite démonter la logique de la loi SRU en assouplissant les règles de plancher du nombre de logements HLM et en introduisant des règles de plafond en fonction des caractéristiques des territoires.
D'une manière générale, je souhaite donner plus de responsabilités aux collectivités locales, pour que celles-ci puissent mettre en place une politique de logement adaptée à la situation de chaque territoire.