Emprunteurs et épargnants face aux taux historiquement bas
Les taux ultra-bas combinés à la politique actuelle de la BCE impliquent de nombreux changements. Alors qu'ils profitent aux emprunteurs, les épargnants se retrouvent quant à eux davantage perdus dans la jungle des placements financiers.
Les emprunteurs bénéficient des taux actuellement bas
Dans le contexte actuel de taux bas, les épargnants ont de plus en plus de mal à trouver des placements avec un rendement élevé. Beaucoup de Français semblent ainsi opter pour la sécurité. D'après les chiffres de la Banque de France, en 2015 les particuliers ont augmenté les dépôts sur leur compte courant de près de 36 milliards d'euros. Un chiffre multiplié par deux par rapport à 2014. Si ces produits qui ne sont pas rémunérés plaisent autant c'est avant tout parce qu'ils sont avant tout parce qu'ils apportent une sécurité à l'épargnant.
"Les ménages continuent de privilégier les dépôts à vue et l'épargne logement et procèdent à des retraits sur leurs livrets d'épargne", rapportait la Banque de France dans un communiqué.
Ainsi, les Français continuent toujours plus de bouder le Livret A, en raison de sa faible rémunération (0,75%). L'an dernier, ce placement a affiché une décollecte de 9 milliards d'euros. Pour que leur épargne rapporte, les ménages doivent donc choisir des produits plus risqués, comme l'assurance-vie en unités de compte ou les placements atypiques.
Des emprunts stimulés
De tels taux profitent inévitablement aux emprunteurs. En mars dernier, le crédit aux entreprises a ainsi augmenté de 1,1%, dans l'ensemble de zone euro. La tendance est davantage marquée du côté des ménages où le nombre de crédits accordés a affiché une hausse de 1,6% sur an, soit l'augmentation la plus élevée depuis novembre 2011.
En outre, ces taux historiquement bas permettent à de nombreux primo accédants de revenir sur le marché immobilier. Les banques leur accordent en effet plus aisément des prêts de longue durée. Les entreprises elles aussi semblent investir de nouveau. Au premier trimestre 2016, leurs investissements ont augmenté de 1,6%. Depuis 2011, un tel niveau n'avait pas été atteint