Les épargnants acceptent le risque pour dynamiser leurs placements

Anissa Hammadi 01 Septembre 2015 16:52

Dans un contexte de taux très bas, les épargnants français sont prêts à prendre une part de risque pour stimuler leur épargne, selon une étude annuelle de Natixis Global Asset Management dévoilée lundi 31 août. Ce risque reste toutefois très modéré.

Les épargnants acceptent le risque pour dynamiser leurs placements41 % des épargnants ont revu leurs objectifs cette année, 38 % ont diversifié leur épargne et 30 % ont investi sur les marchés financiers.

Face à des placements aux rendements peu intéressants, les épargnants français changent de stratégie. "Conscients du nouvel environnement financier", ceux dont le patrimoine détenu en banque est compris entre 75.000 et 300.000 euros sont 80 % à prendre en compte la baisse de rémunération des produits d'épargne réglementés et des taux d'intérêt.

Pragmatiques et réalistes, les personnes interrogées estiment que le recul de la rémunération n'est pas prêt de s'arrêter : pour 40 % d'entre elles, la baisse va se poursuivre, aussi bien pour le livret A que pour l'assurance-vie en euros, selon la deuxième étude annuelle du gestionnaire Natixis*.

L'année 2015 marque une vraie rupture pour les épargnants français. Ces derniers ont pris conscience du nouveau référentiel de taux très bas qui s'impose à eux et de ses impacts en terme de rendement sur les produits d'épargne classique

Christine Lacoste, directrice développement réseaux de Natixis Asset Management.

La retraite, une préoccupation majeure

Ainsi, la majorité d'entre eux (52 %) sait que désormais, un placement "rentable" se situe entre 3 et 5 %. Ils se disent "prêts à dynamiser" les leurs (71 %), afin de se constituer une épargne plus performante en vue de leur retraite. Pour ce faire, les épargnants acceptent une prise de risque raisonnée. Certains sont déjà passés à l'acte cette année : un tiers des sondés a investi sur les marchés financiers. Mieux, 41 % ont revu leurs objectifs et 38 % ont diversifié leur épargne.

Les épargnants reviennent petit à petit vers des placements potentiellement plus performants, comme les OPC (organisme de placement collectif) et les Unités de Compte diversifiés

ajoute Christine Lacoste.

À la recherche d'économies immédiates

Ils montrent aussi un grand intérêt pour les fonds d'actions thématiques, qui "redonnent du sens à l'épargne de long terme". Les personnes interrogées s'intéressent beaucoup à l'agroalimentaire (42 %), à la création d'emplois (43 %) et à l'environnement (55 %).

Malgré ce constat, les épargnants accordent, cette année encore, plus d'attention aux économies budgétaires à court terme qu'à la révision de leur stratégie d'épargne. Près de six sondés sur dix déclarent avoir déjà renégocié leur forfait télécoms, leur assurance auto ou leur crédit immobilier. En revanche, ils ne sont "que" quatre sur dix à avoir réorienté leurs placements financiers au premier semestre 2015.

En juin dernier, l'Autorité des marchés financiers (AMF) rappelaient d'ailleurs que les Français boudaient les placements financiers en 2014 : les "flux d'épargne vers les titres financiers ont été négatifs, en particulier vers les obligations (-11 milliards) et les placements collectifs (- 9 milliards)", indiquait-elle.



*Etude réalisée en mai 2015 auprès de 1.000 clients de réseaux bancaires français.

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